Attaque contre Trump : Moscou condamne, mais dit ne pas être surpris

Moscou, Russie

La Russie a condamné dimanche l’attaque contre Donald Trump, tout en affirmant ne pas être surprise, au vu des tensions politiques à l’approche de la présidentielle américaine.

Le Kremlin « condamne fermement toute manifestation de violence dans le cadre de la compétition politique », a déclaré dimanche lors d’un point presse téléphonique son porte-parole Dmitri Peskov. Il a présenté les « condoléances » de la Russie à « la famille de la victime tuée dans cette attaque » et souhaité un prompt « rétablissement à toutes les victimes ».

Mais le porte-parole du Kremlin, comme la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ont aussi jugé qu’un tel évènement était prévisible, vu le climat pré-électoral aux Etats-Unis, et en ont profité pour critiquer le soutien américain à l’Ukraine.

« Après de nombreuses tentatives pour écarter le candidat Trump de l’arène politique en utilisant d’abord des outils juridiques, (…), des tribunaux, des procureurs, des tentatives de discrédit politique, il était évident pour tous les observateurs extérieurs que sa vie était en danger », a affirmé M. Peskov. Il a cependant ajouté « ne pas croire du tout que la tentative (d’assassinat) a été organisée par le pouvoir actuel ».

Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a elle profité de l’attaque pour critiquer le soutien américain à Kiev, alors que les relations se sont considérablement dégradées entre Moscou et les Etats-Unis dirigés par le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à la présidentielle de novembre.

S’adressant à « ceux qui votent aux Etats-Unis pour la fourniture d’armes à (Volodymyr) Zelensky », elle a recommandé à Washington de faire « l’inventaire » de ses « politiques d’incitation à la haine contre les opposants politiques, les pays et les peuples ». Des politiques qui incluent selon elle le soutien américain à l’Ukraine, qu’elle accuse de fomenter « des attentats contre le président russe ».

« Peut-être vaut-il mieux utiliser cet argent pour financer la police américaine et d’autres services censés assurer la loi et l’ordre aux Etats-Unis? », écrit-elle sur Telegram.

Une éventuelle victoire de Donald Trump aux élections de novembre fait peser de grosses incertitudes sur la pérennité du soutien américain crucial à l’Ukraine face à l’offensive russe lancée en 2022.

Le candidat républicain a laissé entendre qu’il mettrait fin très rapidement au conflit s’il revenait à Maison Blanche, laissant planer le risque que Kiev se retrouve contrainte à négocier avec Moscou dans une position défavorable.

Vladimir Poutine a dit prendre « très au sérieux » la « volonté d’arrêter la guerre en Ukraine » de Donald Trump, tandis que le camp démocrate attaque régulièrement Donald Trump sur ses positions vis-à-vis de la Russie.

L’équipe de campagne de Joe Biden a par exemple publié cette semaine une vidéo qualifiant Donald Trump de « caniche » du président russe Vladimir Poutine.

Avec AFP

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