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Aide en berne et pression sur le front: Zelensky face aux journalistes  

Par Stanislav DOSHCHITSYN

 KIEV (Ukraine), 19 déc 2023- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky répond mardi aux journalistes à l’issue d’une année marquée par l’espoir déçu d’une grande contre-offensive, suivi de l’effritement du soutien occidental et de la pression accrue de la Russie sur le front.

La semaine dernière, le dirigeant ukrainien a effectué une tournée diplomatique pour convaincre les Etats-Unis et l’Europe de continuer à envoyer armements et financements à l’Ukraine, qui combat l’invasion russe depuis bientôt deux ans.

Mais une majorité du Congrès américain, divisé sur une rallonge de 61 milliards de dollars, ne l’a pas entendu. Et le Premier ministre hongrois Viktor Orban a mis son veto à une nouvelle enveloppe d’aide de l’UE, même si les Européens espèrent régler ce problème lors d’un nouveau sommet début février.

Les alliés de l’Ukraine ont beau marteler qu’ils ne la laisseront pas tomber, ces signaux sont inquiétants, surtout après l’échec de la contre-offensive ukrainienne lancée en juin.

L’opération, très attendue, n’a pas permis l’avancée espérée et l’Ukraine a désormais cruellement besoin de munitions pour tenir ses lignes. La Russie, en confiance en dépit de pertes considérables au cours des deux dernières années, repasse même à l’attaque au Sud comme à l’Est.

Des déceptions que l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Union européenne, décidée mi-décembre, ne suffit pas à adoucir malgré sa forte portée symbolique.

C’est dans ce contexte difficile que Volodymyr Zelensky répondra aux questions de journalistes ukrainiens et étrangers mardi, à un horaire encore tenu secret.

Vladimir Poutine s’est prêté au même exercice jeudi dans une position plus favorable. Revigoré par les soucis de Kiev et les hésitations des Occidentaux, le président russe a promis à ses citoyens une victoire en Ukraine.

Le maître du Kremlin, dont la réélection en mars prochain est présentée comme une formalité, a vanté les succès de ses troupes, qui « améliorent leurs positions » sur presque toute la ligne de front.

Il a toutefois passé sous silence les défaites cuisantes de 2022 et les fragilités de son système, car l’heure est à la satisfaction à Moscou, qui voit s’installer la lassitude en Occident vis-à-vis d’un conflit long.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a ainsi reconnu mardi que le monde était « blasé » face au conflit en Ukraine, malgré les crimes de guerre « commis principalement » par la Russie.

A l’inverse, Vladimir Poutine a lui estimé mardi que la société russe s’était « consolidée » depuis deux ans en « soutenant » pleinement les combattants engagés sur le front.

– Divisions politiques –

Face à l’armée ukrainienne, les forces de Moscou grignotent en cette fin d’année du terrain.

La ville d’Avdiïvka, principal point chaud à l’Est, est la cible d’attaques continues. L’armée russe accroît aussi la pression sur Koupiansk, plus au Nord.

Sur le front Est, elle est même « en supériorité, tant au niveau de l’armement que des effectifs », a reconnu mardi Oleksandre Syrsky, commandant de l’armée de terre ukrainienne.

La Russie mène également des attaques aériennes nocturnes quotidiennes à travers le pays, mettant à l’épreuve les civils et la défense antiaérienne ukrainienne.

Kiev réplique en envoyant régulièrement des drones vers le territoire russe, bien loin du front, même si cela est devenu plus rare ces derniers mois.

Mardi, les autorités russes ont dit avoir abattu en banlieue de Moscou un drone d’attaque ukrainien, qui n’a fait ni dégâts ni blessés.

En novembre, l’armée ukrainienne a bien réussi à prendre des positions sur la rive occupée du fleuve Dniepr, mais transformer cette poussée en véritable percée sera ardu.

Volodymyr Zelensky, confronté à un mécontentement croissant avant le début de la guerre, subit aussi la résurgence de tensions politiques.

Des sondages récents montrent que 62% des Ukrainiens lui font confiance, contre 84% il y a un an, quand le pays célébrait encore la libération de Kherson, capitale de la région méridionale du même nom.

Le soutien à l’armée, et à son commandant en chef Valery Zaloujny, reste en revanche très fort.

L’Ukraine peut néanmoins se targuer après cette année difficile de quelques réussites, la plus impressionnante étant d’avoir forcé, avec ses attaques navales, la flotte russe à reculer en mer Noire.

Kiev a même pu ouvrir un couloir maritime pour exporter ses marchandises, notamment son blé, faisant fi des menaces de bombardements russes et de la supposée supériorité maritime de Moscou.

Avec l’AFP

 

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