Promotion des droits de l’enfant au Sud-Ouest:Le projet « Fonds Enfants et Jeunes » dévoile sa nouvelle approche
Le projet « Fonds Enfants et Jeunes-Protection des Enfants et Formation des Jeunes » (FEJ-PEFJ) a organisé un atelier régional d’information, le jeudi 14 novembre 2024, à Gaoua. L’Objectif étant de présenter les nouvelles orientations du projet aux partenaires clés de sa mise en œuvre, dans l’optique d’améliorer la protection et la formation des enfants et des jeunes vulnérables.
La situation des enfants et des jeunes dans la région du Sud-Ouest reste préoccupante, marquée par des violences basées sur le genre, la traite, et d’autres formes de travail des enfants. Face à ce constat, le projet « Fonds Enfants et Jeunes-Protection des Enfants et Formation des Jeunes » (FEJ-PEFJ) a été lancé pour renforcer le système national de protection de l’enfance et soutenir l’épanouissement des jeunes. Il prend ainsi la relève de la phase 6 du Fonds Enfants et Jeunes, qui s’est déroulée de janvier 2019 à décembre 2023.
S’étendant sur 48 mois, à partir du 1er juin 2024, le projet FEJ-PEFJ prévoit diverses activités destinées au bien-être des enfants et des jeunes. Ces actions incluent la construction et l’équipement d’infrastructures des centres de formation professionnelle, l’attribution de bourses d’études et de formations professionnelles aux orphelins et autres enfants vulnérables, ainsi que la mise en place de mesures favorisant des activités génératrices de revenus pour les femmes y compris déplacées.
Le projet inclut également des mesures d’accompagnement et de conseil à destination des communes, des services techniques et des organisations de la société civile (OSC), pour assurer une meilleure coordination et efficacité des actions sur le terrain. Selon le chef d’antenne du projet dans le Sud-Ouest, Boureima Darankoum, l’objectif de cet atelier est de permettre à tous les acteurs de la région de mieux comprendre les objectifs du projet et de s’en approprier pleinement.
L’approche dite « faire faire » adoptée
Pour cette phase du projet, l’approche dite « faire faire » a été adoptée, foi de M. Darankoum. Ce qui signifie que toutes les activités prévues sur une durée de 48 mois seront mises en œuvre par les acteurs de terrain. Par ailleurs, il a lancé un appel aux partenaires à s’approprier cette approche. A en croire M. Darankoum, avec l’approche « faire faire », il est essentiel qu’ils ne s’attendent pas à recevoir en permanence des directives du projet.
« Ils doivent être capables d’identifier les actions à mener, de transmettre les dossiers requis en temps opportun, et de contribuer activement à l’atteinte des indicateurs fixés dans les délais prévus », a-t-il soutenu. Pendant ces quatre années, le projet va travailler pour que les besoins prioritaires des enfants soient intégrés dans les actions sur le terrain, a-t-il ajouté. « Cela implique que les acteurs locaux devront nous proposer des projets innovants qui répondent aux attentes de cette frange de la population », a fait comprendre Boureima Darankoum.
Ces initiatives pourront, par exemple, inclure la construction de centres de formation ou de structures d’accueil adaptées, permettant aux enfants d’apprendre dans de meilleures conditions et de sortir de situations difficiles. Pour le secrétaire général de la région, Robert Zoungrana, par ailleurs représentant du gouverneur, l’exploitation des enfants et des jeunes filles, ainsi que les sévices qu’elles subissent, sont des réalités qui touchent la région. C’est pourquoi, selon lui, l’importance de ce projet ne fait aucun doute. « Il représente un levier essentiel pour apporter des solutions concrètes et réduire ces violences qui affectent le tissu social », a-t-il soutenu.
Toutefois, la réussite de ce projet repose sur une mise en œuvre rigoureuse et l’engagement actif de tous les acteurs concernés. « Ce problème, qui transcende les secteurs et les responsabilités individuelles, interpelle l’ensemble de notre communauté », a-t-il souligné. Par conséquent, d’après lui, il est impératif que chacun, à son niveau, contribue à alléger les souffrances des personnes les plus fragiles et à bâtir une société plus juste et protectrice. En rappel, le budget de ce nouveau projet s’élève à 6 231 591 172 francs CFA, avec des actions principalement ciblées dans les régions du Sud-Ouest, du Plateau Central, du Centre-Est, et de l’Est. Des activités de portée nationale pourront également être envisagées en cas de besoin.
Boudayinga J-M THIENON