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Burkina : «La création des VDP constitue une réponse communautaire dans la lutte contre le terrorisme» (enseignant-chercheur)

Bobo-Dioulasso, 12 août 2024 (AIB)- Les VDP constituent une réponse endogène que la communauté burkinabè a donné en réaction aux exactions des groupes terroristes, c’est l’avis de Dr Missa Millogo enseignant-chercheur en Histoire contemporaine, point de vue qui tranche avec certaines accusations qui ont accompagné la création des VDP au Burkina Faso.

Traités de milices, de mercenaires voire de hors-la-loi, les VDP répondent plutôt au besoin de la communauté de s’attaquer soi-même et de manière organisée aux groupes terrorismtes qui les assaillent, de l’avis de l’Enseignant chercheur en Histoire contemporaine Dr Missa Millogo intervenant mardi 6 août dernier à Bobo-Dioulasso, au cours d’une conférence publique.

«La création des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui combattent depuis quelques années aux côtés des Forces de défense et de sécurité (FDS), constitue une réponse communautaire dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso», a déclaré Dr Missa Millogo par ailleurs Chef du département Histoire de l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso
Il a animé une communication sur le thème «le rôle des dialogues inter-religieux et intercommunautaires dans la prévention et dans la lutte contre l’extrémisme violent», au sein de la cité universitaire de Koubawé à Bobo-Dioulasso

C’était dans le cadre d’une conférence publique sur le renforcement des capacités des élèves, des étudiants et des stagiaires en vue de leur contribution efficiente à la lutte contre l’extrémisme violent pour une contribution efficace à la cohésion sociale au Burkina Faso.
La conférence a été organisée par l’Association pour la tolérance religieuse et le dialogue intercommunautaire (ATR/DI).

Le Dr Missa Millogo a indiqué que la création des VDP, notamment au niveau communal constitue une forme de reconnaissance des communautés et surtout révèle une nécessité impérieuse de les impliquer dans la résolution des défis de la nation dont le plus urgent reste aujourd’hui la lutte contre le terrorisme .
«Dans un village, les membres d’une communauté se connaissent, si vous leur donnez leur propre sécurité, ils peuvent s’organiser car ils savent qui est étranger, et qui fait quoi, ils savent qui est voleur ou terroriste. C’est pourquoi, s’ils prennent leur propre sécurité, ils peuvent y arriver. Il faut décentraliser la lutte, il faut responsabiliser jusqu’au dernier échelon de la communauté à savoir la famille», a-t-il recommandé.

En effet, les VDP ont été créés en janvier 2020 comme des auxiliaires des FDS servant de façon volontaire, les intérêts sécuritaires de leur village ou de leur secteur de résidence.

Dès son arrivée au pouvoir le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a augmenté l’effectif en lançant le recrutement de 35 000 VDP communaux et 15 000 nationaux.

Dr Millogo a souligné qu’une communauté est un groupe uni par une conscience commune et dont les membres ont les mêmes intérêts vitaux.

Il a regretté que les communautés ethniques et religieuses ne soient pas reconnues de façon formelle par la constitution à cette étape de la construction de l’Etat-nation du fait de la diabolisation, de la stigmatisation intellectuelle et de l’instrumentalisation politique.

Une analyse sérieuse et froide montre que les communautés constituent le soubassement réel du pays et la première référence identitaire contrairement aux partis qui sont en réalité des fictions politiques, a-t-il estimé.
L’Enseignant-chercheur a affirmé que de façon informelle, les communautés depuis la période coloniale ont structuré et ponctué l’organisation administrative territoriale et politique.

A l’entame de la conférence, le président de l’ATR/DI, Issaka Sourwema a défini les concepts de la radicalisation et de l’extrémisme violent et présenté leurs conséquences néfastes sur la société.
La conférence rentre dans le cadre de la mise en œuvre du «projet éducation à la citoyenneté et cohésion sociale au sein des acteurs traditionnels, coutumiers et religieux dans les treize régions du Burkina Faso».

Le projet est une sous composante du projet «Espace civique» qui est mis en œuvre par un consortium d’organisations de la société civile dont le Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité Genève (DCAF) assure le lead.
Agence d’information du Burkina
WIS/ck

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