Santé des terres : Des agropasteurs et conservateurs bénéficient d’un renforcement de capacités sur les indicateurs et les outils d’évaluation
Manga, 7 déc. 2023 (AIB) – Une Trentaine d’acteurs du monde rural dont des agro-pasteurs et des conservateurs de la biodiversité des régions du Centre-est et du Centre-sud ont bouclé, jeudi, une session de formation théorique et pratique axée sur les indicateurs de santé des terres et sur l’utilisation des outils d’évaluation de santé des terres.
Cette formation à l’intention des acteurs du monde rural notamment des producteurs agricoles et éleveurs et des conservateurs de la biodiversité des régions du Centre-est et du Centre-sud a été organisée par l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable », financé par la fondation-IKEA.
« Durant ces deux jours, il s’est agi de renforcer les capacités des groupes de parties prenantes sur les indicateurs de santé des terres et sur l’utilisation de l’outil d’évaluation de santé des terres », a expliqué le chargé de projet « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable » à l’UICN-Burkina Faso, Germain Goungounga.
De façon spécifique, il a été question « de doter les acteurs de la conservation de la biodiversité et de l’agriculture, d’un ensemble d’indicateurs et d’un outil leur permettant d’évaluer la biodiversité dans les paysages agricoles et d’en assurer le suivi pour une transition effective vers l’agriculture durable », a-t-il ajouté.
Selon M. Goungounga, une terre est dite en bonne santé lorsqu’elle est « capable, par rapport son potentiel, de maintenir la fourniture de l’ensemble des fonctions de l’écosystème qui sont utiles à l’homme ».
Mais la terre peut être aussi « malade », souligne-t-il. « On sait par exemple que les terres sur lesquelles on utilise les produits chimiques le sont. Elles produisent c’est vrai mais c’est loin d’être la production optimum », a-t-il soutenu.
Concernant les indicateurs permettant de déterminer la bonne santé des terres, Germain Goungounga a confié que l’UICN a développé le cadre de surveillance de la santé des terres qui comporte plusieurs niveaux dont les sols, les champs et le paysage. Il existe, a-t-il poursuivi, une centaine d’indicateurs parmi lesquels une quinzaine notamment en lien avec la productivité agricole et pastorale peut être contextualisée pour le cas du Burkina Faso.
A titre d’exemple, M. Gungounga a cité la présence des lombrics, des fourmilières et des termitières dans les champs qui sont révélateurs d’une terre en bonne santé. « S’il s’agit d’un sol pollué, normalement on ne retrouvera plus de lombrics et autres éléments de la biodiversité du sol à ce lieu », a-t-il souligné.
Selon Germain Goungounga, dans les pratiques agricoles, certains comportements de producteurs sont préjudiciables à la survie des éléments de la biodiversité sus-cités et dont la présence est bénéfique pour l’augmentation de la productivité.
« Si vous prenez le cas de la fourmilière, il est rare que dans les champs les agriculteurs la préservent alors que la présence des fourmis est très utile parce qu’elles font des galeries qui permettent l’aération et l’oxygénation du sol », a-t-il dit.
Aussi, la tenue de la formation vise, au-delà du renforcement des connaissances des participants sur les indicateurs et les outils d’évaluation de santé des terres, à induire des comportements propices à la préservation de la biodiversité et par ricochet la bonne santé des terres.
Pour ce faire, outre la formation théorique, il s’est tenu au deuxième jour des travaux une phase pratique, à Gogo dans la province du Zoundwéogo, où les participants ont déroulé un protocole de surveillance conçu pour le bosquet agro-forestier multifonctionnel.
Un exercice « très utile », a soutenu le participant Abdoul Salam Goula, à l’issue des travaux.
Esther Karfo a, elle, salué la tenue de la formation estimant qu’elle leur a surtout permis de se rendre compte du caractère nuisible au sol de certaines pratiques dont ils avaient recours comme l’utilisation des produits chimiques.
A l’issue des travaux théorique et pratique, des vers de terre ont été octroyés à des participants pour une culture dans les champs qui en sont dépourvus.
Le projet « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable » est une initiative qui s’exécute dans six pays à travers le monde dont trois pays-pilotes en Afrique que sont le Rwanda, la Tanzanie et le Burkina. Il entend, à terme, contribuer à « accélérer l’action visant à intégrer la santé des terres dans l’agriculture durable, en tant que solution basée sur la nature », a expliqué Germain Goungounga.
Agence d’information du Burkina
MZ/ata