Insertion socioéconomique des PDI
200 femmes et enfants seront retirés des rues de Bobo-Dioulasso
La ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, Nandy Somé, a procédé au lancement de l’opération de retrait et de réinsertion socioéconomique des femmes, enfants, jeunes déplacés internes, et autres personnes vulnérables en situation de mendicité dans la commune de Bobo-Dioulasso. C’était dans la cité de Sya, le samedi 7 octobre 2023.
Samedi 7 octobre 2023, le soleil est au zénith. Aminata Tiama, la trentaine remplie, ses deux jumeaux âgés d’à peine de deux ans dans les bras sur le boulevard de l’indépendance de Bobo-Dioulasso, faufile entre motocyclistes et véhicules pour quémander afin d’avoir de quoi assouvir la faim de ses mômes.
Dame Tiama, et son conjoint ont fui les attaques terroristes de son village Zoumbara, dans la province du Sourou, région de la Boucle Mouhoun, abandonnant tout pour se retrouver à Bobo-Dioulasso. « Comme mon mari n’a aucun travail ici, je me trouve contrainte de mendier pour nourrir mes jumeaux », s’explique-t-elle, toute dépitée.
Venue de Ronga, une localité de la région du Nord (Ouahigouya), à la recherche d’un refuse paisible, Sanata Kindo se promène aussi à longueur de journée dans les rue de Bobo-Dioulasso à la recherche de sa pitance quotidienne. Comme ces deux jeunes dames, elles sont plus de 800 femmes victimes de l’insécurité de divers horizons du Burkina Faso, et même des pays voisins, avec leurs bambins qui sont dans les différents carrefours de Bobo-Dioulasso en situation de mendicité, selon le ministère en charge de l’Action humanitaire.
Pour donner une seconde chance à ces couches vulnérables, le gouvernement a entrepris une opération de retrait et de réinsertion socioéconomique des femmes, enfants, jeunes déplacés internes et autres personnes vulnérables.
Après le lancement de cette opération en mars dernier, c’est à Bobo-Dioulasso que les services du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, s’activent pour les retirer des rues de la ville. Le top départ de ce retrait a été donné, le vendredi 6 octobre 2023 dans la cité de Sya.
Donner une seconde vie aux PDI mendiantes
Cette initiative, selon la ministre en charge de l’Action humanitaire, Nandy Somé, résulte d’une volonté politique du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, d’apporter une réponse structurelle aux conséquences de la crise sécuritaire. A Bobo-Dioulasso, ce sont 200 des 827 personnes déplacées internes qui seront retirées des rues, a fait savoir Mme Somé.
Pour réussir cette opération, les agents commis à la tâche vont s’appuyer sur l’expérience de Ouagadougou, aux dires de la ministre, dans sa préparation et sa conduite. Pendant une semaine, les agents, de jours comme de nuit, seront au contact des PDI mendiantes afin de les sensibiliser sur cette opération. C’est après cette phase de sensibilisation, que s’ensuivra « immédiatement » l’opération de retrait proprement dite.
Et chaque PDI, selon la ministre, sera orienté dans le domaine d’activité de son choix. Sanata Kindo, souhaite avoir un fond de roulement pour faire du commerce de céréales. « C’est parce que nous n’avons rien à faire que nous nous sommes retrouvés dans la rue avec les enfants. Si je gagne de l’argent je préfère faire du commerce de maïs, du sorgho et autres, pour éviter d’être chaque fois avec les enfants sous le soleil », indique-t-elle. Quant à Aminata Tiama, elle souhaite faire du commerce de charbon de bois.
Séance tenante, Nandy Somé a instruit ses collaborateurs à les recenser pour la suite de l’opération. Pour mémoire, la région des Hauts-Bassins, selon les statistiques du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), comptait 86 160 PDI, à la date du 31 mars 2023. Pour la même période, la commune de Bobo-Dioulasso accueillait 32 216 PDI dont 19 300 enfants et 7 732 femmes.
Kamélé FAYAMA
Aurore Vanessa ONADJA
(Stagiaire)
