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Emission « Tapis d’honneur » de la RTB/radio

« La réponse militaire au terrorisme n’est pas l’unique », Mariam Lamizana

Sociologue à la retraite, ancienne ministre en charge de l’Action sociale et pionnière de la lutte contre l’excision au Burkina Faso, Mariam Lamizana, était l’invité de l’émission « Le Tapis d’honneur » de la RTB/Radio, le samedi 24 décembre 2022, à Bobo-Dioulasso. Pendant près de deux heures, elle a passé en revu son parcours, la question sécuritaire et celle des Personnes déplacées internes (PDI).

 

Première présidente du Secrétariat permanent du Comité national de Lutte contre la pratique de l’excision (SP-CNLPE), Mariam Lamizana, était l’invitée de l’émission « Le Tapis d’honneur » de la RTB/radio, le samedi 24 décembre 2022, au secteur 25 de Bobo-Dioulasso. Après avoir écouté son portrait diffusé sur la radio nationale, l’ancienne ministre en charge de l’Action sociale s’est prêté en direct aux questions des journalistes Jean-Baptiste Bouda et Sibiri Charles Simporé. Durant plus de deux heures, la sociologue est revenue sur l’institutionnalisation de la lutte contre la pratique de l’excision et ses dix ans passés à la tête du SP-CNLPE. A l’en croire, c’est le Burkina Faso qui a introduit la résolution interdisant la pratique des mutilations génitales féminines (MGF), adoptées le 20 décembre 2012 par l’Assemblée générale des Nations unies. Pour elle, la majorité des Burkinabè a compris la lutte contre l’excision, même s’il reste de nombreux défis à relever. En termes de défis, elle a notamment cité la pratique transfrontalière qui, pour elle, porte un coup dure à la lutte contre les MGF. « Le Burkina Faso a une loi interdisant la pratique de l’excision, mais notre voisin, le Mali n’a pas de loi. Ce qui fait que les populations riveraines traversent la frontière pour faire exciser les enfants dans ce pays voisin et revenir », a-t-elle révélé.

Revenir aux valeurs culturelles

L’émission a été « habillée » par des témoignages des parents, amis, Connaissances, des leaders et amis politiques. Après avoir égrené la vie de l’ex-ministre de l’action sociale, les journalistes ont demandé ses opinions sur les sujets d’actualité, notamment la sécurité, les Personnes déplacées internes (PDI), la cohésion sociale et le foncier. Sur la question de la lutte contre le terrorisme, la belle-fille du Général-président Sangoulé Lamizana pense que le gouvernement fait des efforts pour venir à bout du phénomène. « Mais ce n’est pas simple. La réponse militaire n’est pas l’unique réponse et définitive. Il y a la réponse économique et tout le monde doit contribuer », a-t-elle affirmé. Elle a de ce fait invité la population à soutenir les initiatives du gouvernement. « Malheureusement, on constate que certaines populations coopèrent avec ces terroristes et que nos enfants font partie des terroristes et c’est cela le drame », a déploré Mariam Lamizana. Pour elle, avec ces différentes crises, la cohésion sociale a pris un coup et si on y ajoute le problème de l’intolérance, de l’indiscipline sous toutes ses formes, la cohésion sociale va très mal au Burkina Faso. « Si on met tout le monde à contribution, surtout si on revient à nos valeurs culturelles, je pense qu’on peut rétablir la cohésion sociale à travers la solidarité qui s’effrite », a suggéré la sociologue. S’exprimant sur la question des PDI, Mme Lamizana pense que la situation est assez dramatique. « Je vois des hommes, des femmes et des enfants déplacés quittés leurs villages pour se retrouver sur les sites d’hébergement. On ne peut qu’être désolé et souhaité qu’on puisse venir à bout de ce drame », a-t-elle dit. A en croire Mariam Lamizana, le problème foncier est une bombe à retardement au Burkina Faso parce qu’après la crise sécuritaire, c’est le foncier qui sera la question à conflit, si les gouvernants ne prennent pas les décisions nécessaires à cet effet. La pionnière de la lutte contre l’excision a, enfin, appelé l’ensemble des filles et fils du pays à l’unité, car le Burkina Faso, s’est-elle convaincue, est une nation et elle appartient à tout le monde. « Les problèmes du pays doivent concerner tous les burkinabè. Ensemble, femmes et hommes, nous devons nous mettre debout et nous tenir la main pour venir à bout de ces fléaux, surtout contre le terrorisme. Parce que nous ne sommes pas des ennemis les uns des autres, mais nous avons un ennemi commun auquel nous devons faire face », a-t-elle conclu.

Noufou NEBIE

Amadou SIDIBE (Stagiaire)

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