Lutte contre le terrorisme au Burkina Faso

La bonne gouvernance du secteur de la sécurité au crible

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF) ont organisé un forum sur la gestion de la situation sécuritaire au Burkina Faso, le samedi 11 juin 2022 à Bobo-Dioulasso.

 

« Bonne gouvernance du secteur de la sécurité au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». C’est sous ce thème qu’a été organisé un forum, par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNPNZ) en collaboration avec le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), ce samedi 11 juin 2022 à Bobo-Dioulasso. Pendant plus de deux heures, l’économiste-chercheur, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo de Free-Afrik, l’ancien député à l’Assemblée nationale, Halidou Sanfo, et le colonel Naba Théodore Palé (en visioconférence), ont décrypté la « difficile » situation sécuritaire dans laquelle s’enlise de jour en jour le Burkina Faso. Pour l’économiste-chercheur, le Burkina Faso vit le pire moment de son histoire.

« Pendant que les populations des grandes villes du pays vaquent paisiblement à leurs occupations, celles des zones à fort risque sécuritaire jouent au cache-cache avec les terroristes ou fuient leurs localités à la recherche d’un paisible refuge, ou même sont en train d’enterrer leurs victimes des attaques », a dépeint d’emblée le directeur exécutif de Free-Afrik, Ra-Sablga Seydou Ouédraogo. Au regard de cette peinture à deux visages, Ra-Sablga Seydou Ouédraogo estime qu’il n’y pas de possibilité de gagner cette guerre s’il n’y a pas un élan collectif. Les réponses collectives, de son avis, ne sont pas à la hauteur. D’où une dégradation inquiétante au fil des jours de cette situation sécuritaire. « L’absence d’une stratégie et l’insuffisance de l’action » des Forces de défense et de sécurité (FDS), sont aussi des raisons, aux dires de l’économiste-chercheur, qui expliquent l’échec de la lutte contre cette nébuleuse au Burkina Faso.

Pour le colonel de l’armée de l’air, Naba Théodore Palé, une combinaison de lacunes de moyens et de personnel en quantité et en qualité, ajoutée à un déficit ou l’absence de l’Etat dans certaines zones, sont à l’origine du terrorisme au pays des Hommes intègres. Selon l’honorable Halidou Ouédraogo, le législateur a joué son rôle en votant des lois nécessaires pour faire face à la crise sécuritaire. Cependant, a poursuivi M. Ouédraogo, les représentants du peuple manquent de formation dans le secteur de la sécurité pour mieux jouer leur rôle.

Pour gagner cette guerre, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo a invité les acteurs de l’appareil judiciaire à dire le droit dans l’impartialité car, pour lui, les questions de l’impunité et de la corruption sont intimement liées à la lutte contre le terrorisme. Il pense aussi que l’organisation de l’économie, pour une bonne répartition des ressources du pays, est aussi importante que l’action des FDS dans cette guerre. Le terrorisme, s’est convaincu Dr Ouédraogo, n’est pas au-dessus des moyens des Burkinabè. C’est pourquoi il a suggéré d’éviter l’illusion d’un seul acteur, la guerre à temps partiel, la négligence et le manque de fermeté. La définition d’une « stratégie cohérente » de lutte contre le terrorisme ainsi qu’un consensus national s’avèrent indispensables dans la lutte contre les attaques terroristes. Le colonel Naba Théodore Palé, quant à lui, en visioconférence, a invité les premières autorités à mettre urgemment en application la politique de sécurité nationale.

Kamélé FAYAMA

Fatoumata Raïssatou TOE

(Stagiaire)

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