Bobo-Dioulasso : le 17e chef suprême des Dioulas n’est plus

Bobo-Dioulasso

Le 17^e chef suprême des Dioulas n’est plus

Le 17^e chef suprême de la communauté dioula de Bobo-Dioulasso, décédé le vendredi 26 novembre 2021, a été conduit à sa dernière demeure, le lundi 29 novembre 2021 à son domicile au quartier Kôkô de la cité de Sya. C’était en présence d’une foule immense et des autorités politiques, administratives et du secteur privé.

Décédé dans la soirée du vendredi 26 novembre 2021 aux environs de 19 heures 30 minutes, le chef suprême des Dioulas de Bobo-Dioulasso, « Sa majesté Bassory Ouattara », a été inhumé dans l’après-midi de ce lundi 29 novembre 2021. Venus des quatre coins du Burkina Faso, du Mali et de la Côte D’Ivoire, c’est une grande foule qui a accompagné le chef suprême à sa dernière demeure. Après des cérémonies purement traditionnelles, suivies de l’absoute à la mosquée, Bassory Ouattara a été inhumé dans une intimité familiale à son domicile au quartier Kôkô de Bobo-Dioulasso. L’homme que la grande famille Dioula et la ville de Bobo-Dioulasso pleurent a été intronisé le 25 mars 2015 comme 17^e chef suprême à la tête de sa communauté de la cité de Sya. Il remplaçait Bafamany Ouattara (1984-1995) après un vide de 20 ans de règne à la tête de cette communauté.

C’est un chef « plein de sagesse », un homme « rassembleur » qui avait le sens de l’écoute, à en croire les différents témoignages. « Je retiens du disparu, son apport facile, sa simplicité qui dégageait en même temps beaucoup d’autorité. Il était un homme qui parlait peu, mais le peu de paroles qu’il prononçait étaient des paroles d’un homme rassembleur », s’est souvenu l’ancien président de la délégation consulaire de Bobo-Dioulasso, Laciné Diawara. Le regretté, a poursuivi M. Diawara, était un homme qui a toujours voulu que sa communauté, dispersée à un moment donné, puisse se réunir pour constituer une force au regard de son histoire dans la construction de la cité de Sya. Pour éviter un vide dans le règne de cette communauté comme de par le passé, Moumouni Ouattara, avant l’inhumation du disparu, a été désigné comme chef intérimaire. « Le chef suprême que nous pleurons aujourd’hui était un homme courageux. Chez nous les dioulas, n’importe qui ne peut pas être chef. Il faut que le prétendant soit honnête, intègre. Même si tu es descendant de la lignée, il faut que tu ais le mérite pour prétendre être le chef suprême. Et le regretté réunissait ces qualités », a confié le désormais chef intérimaire.

Excellent gardien de but qui a fait valoir ses talents de footballeur aux équipes du Foyer, actuel Association sportive du Faso-Yénéga (ASFA-Yénéga) et de Gend Arc, actuel Union sportive des Forces armées (USFA), Bassory Ouattara, est né en 1936 à Bobo-Dioulasso. Il fit ses études scolaires à quelques encablures de sa ville natale. En 1962, il intègre la Fonction publique en tant que chauffeur à la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Remarqué par son engagement et son attachement aux valeurs citoyennes, le regretté obtint le grade de brigadier technicien après un an de formation. Son diplôme de brigadier en poche, l’ancien chef suprême des Dioulas a servi d’abord à Ouagadougou, puis à Bobo-Dioulasso sa ville natale, et à Douna, dans la province de la Léraba (Orodara) avant de prendre sa retraite en 1992.

Kamélé FAYAMA