Boucherie et grilleurs de viande

 

La fermeture des marches érode les activités

 

Dans la lutte contre le COVID-19 les autorités locales de la ville de Bobo-Dioulasso ont pris un certain nombre de mesures touchant divers secteurs économiques de ladite ville. Avec la fermeture de certains marchés, le commerce de la viande est touché de plein fouet. Constat après un tour à l’abattoir frigorifique.

 

Amadi Sawadogo, boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « il n’y a plus d’achats ».

Avec l’avènement de la maladie à coronavirus on arrive plus à vendre la viande des animaux que nous abattons surtout que les marchés ont été fermés. Actuellement avec la maladie on ne fait qu’abattre pour mettre dans les réfrigérateurs et nos seuls clients sont les quelques rares femmes qui viennent acheter pour leur consommation domestique. Avant, on pouvait abattre 25 animaux par jour mais maintenant on ne peut pas excéder 5 animaux. D’une manière générale les mesures sont la bienvenue mais c’est difficile pour nous bouchers. Nous demandons aux autorités de nous aider avec les masques de protection.

 

Abdoul Kéita, boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « les gens ont peur d’acheter de la viande ».

Ce n’est pas du tout facile, la population a peur d’acheter de la viande. Du fait de la maladie, la population a une crainte par rapport à la consommation de la viande outre nos clients des marchés qui se trouvent au chômage actuellement du fait de la fermeture des marchés. Nos seuls clients à l’heure-là sont les grilleurs de viandes au bord des voies mais qui malheureusement sont frappés aussi avec l’heure du couvre-feu instauré à 21 heures. Je pense que ce sont des mesures de protections qui ont été prises pour notre santé mais seulement, cela joue beaucoup sur notre économie.

 

Adama Sanou, boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « le marché est calme ».

La fermeture des marchés due au fait de la propagation du COVID-19 lèsent beaucoup l’économie des bouchers à l’abattoir ici. Parce que le nombre de boucher n’était pas trop à notre niveau mais avec la fermeture des marchés beaucoup sont venus s’installer avec nous sans oublier le fait que les clients se font rares. Avant, on pouvait vendre six bœufs mais avec la situation, on n’arrive même pas à écouler trois. Comme toutes ces mesures prises sont pour notre santé, on va supporter. Mais nous exhortons les autorités à reculer l’heure du couvre-feu à 22 heures afin de nous permettre à nos seuls clients que sont les grilleurs et les vendeuses de soupe à pouvoir vendre un peu la nuit aussi.

 

Aboubacar Boly, boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « l’heure du couvre-feu ne nous arrange pas ».

Je pense que les autorités ont fait bien de prendre certaines mesures notamment la fermeture des marchés pour assurer notre santé. Mais de notre côté, c’est beaucoup difficile car on arrive plus à vendre. En plus de la fermeture des marchés c’est l’heure du couvre-feu qui ne nous arrange pas. Les femmes viennent acheter la viande les matins pour aller faire la soupe pour vendre les soirs et si tout le monde doit rentrer tôt, elles ne pourront pas vendre leur soupe. Nous demandons aux autorités de se pencher sur cette question.

 

Boubacar Sanou, Boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso : « nous ne pouvons pas vendre à cause du couvre-feu ».

Les mesures ne nous posent pas de problèmes puisse c’est pour notre santé mais on doit survivre aussi. Notre grand souci ici est le couvre-feu parce que nos seuls clients sont les grilleurs qui commencent à vendre à partir du soir. Que les autorités fassent de leur mieux pour revoir la question de l’heure du couvre-feu même si c’est pour 23 ou 00 heures pour permettre à nos clients de vendre, chose qui fera notre bonheur. Aussi, si les autorités ne peuvent pas développer des mesures sociales en notre faveur, elles doivent rouvrir les marchés et l’organiser de telle sorte que les gens puissent vendre toujours dans le respect des règles d’hygiène.

 

Mamoudou Diallo, Boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « le marché n’est plus comme avant ».

La situation est difficile pour nous mais comme c’est une affaire de santé on ne peut que se conformer aux mesures gouvernementales. On veille au respect des principes d’hygiène de notre côté. S’agissant de notre commerce, les choses sont beaucoup au ralenti. Nous sommes des grossistes et nos seuls clients de l’heure sont les grilleurs qui sont aussi frappés par le couvre-feu.

 

Moulaye Haidara, boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « la quantité de viande a diminué ».

Nous remercions le gouvernement pour avoir initié de telles mesures afin de nous protéger contre cette maladie qui secoue nos populations et nos économies. A notre niveau, on ne peut qu’abattre les animaux juste pour satisfaire les rares clients qui nous restent. On prie le bon Dieu que cette maladie finisse.

 

Boureima Sanou, Boucher à l’abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso « le marché est au ralenti ».

Depuis que la maladie a commencé, les choses se sont aggravées pour nous. Avant la maladie, le marché n’était pas même pas trop favorable, maintenant qu’elle existe, on n’arrive plus à vendre et on ne peut pas se promener vendre aussi à cause des différentes mesures prises pour contrer la maladie. Nous prions le Dieu tout-puissant que les choses se rétablissent vite.

Propos recueillis par

Michel Kiérou KI

(Stagiaire)

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