Journée internationale de la femme

Christiane Lamizana

Une militante de l’émancipation féminine

 

Christiane Lamizana fait partie de ces femmes qui se battent jour et nuit pour l’épanouissement de la femme et, par ricochet, pour le développement du Burkina Faso. Présidente du Groupe d’action des femmes pour la relance économique du Houet (GAFREH), cette dame leader nous a reçu au siège de son association, le mardi 5 mars 2019 à Bobo-Dioulasso. Parcours d’une brave dame.

 

Des femmes qui se battent pour l’épanouissement et l’affirmation de la deuxième moitié du ciel, il y en a au Burkina Faso. Christiane Lamizana est l’une d’entre elles. Elle est actuellement présidente et membre fondatrice du Groupe d’action des femmes pour la relance économique du Houet (GAFREH). Avec un niveau d’études de la classe de 4e, Christiane Lamizana a d’abord été CDR sous la Révolution, où elle a  suivi une formation militaire. Elle va par la suite évoluer dans le commerce international dans les années 1980. Elle fut même  l’une des rares femmes à l’époque, à faire un déplacement commercial à Las Palmas, au milieu des hommes « traders » dont un certain Djanguinaba Barro. Mme Lamizana, comme on l’appelle affectueusement, fait également partie des militants de la première heure de l’Organisation pour la démocratie populaire-Mouvement travailliste (ODP-MT) qui deviendra le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Elle a été responsable des femmes de ce parti dans la province du Houet. C’est après ces années folles, qu’elle s’est engagée dans le domaine associatif. Du haut de ses 69 ans, cette dame battante se consacre exclusivement aujourd’hui, aux activités associatives au sein du GAFREH. Rappelons-le, le GAFREH a été fondé par un noyau de quatre femmes dont bien sûr Christiane Lamizana, et reconnu officiellement le 4 septembre 1995. Avec trente associations à ses débuts le GAFREH est aujourd’hui un collectif fort de 118 associations membres, avec plus de 5 000 femmes adhérentes. Ce collectif est célèbre à travers notamment son centre de transformation et de recyclage dont les activités ont débuté en 2003. En témoigne les nombreux prix remportés au Burkina Faso et à l’international. Christiane Lamizana affirme être une militante de l’émancipation féminine. Un constat qui motive son militantisme, est que les femmes sont très souvent marginalisées et reléguées au deuxième plan dans la société. Et son objectif, à travers l’association, est «d’aider les femmes à s’autogérer ».

GAFREH à l’écouter, se veut aujourd’hui, un exemple de cadre en la matière. « Il y a des membres qui n’avaient même pas le minimum quand elles adhéraient. Mais aujourd’hui elles arrivent à payer la scolarité de leurs enfants », nous confie-t-elle. Ce parcours du groupe ne saurait être sans difficultés, mais à l’entendre, la diversification des activités et l’innovation est leur principale force. Parlant d’innovation, elle nous fait une confidence : « Nous commercialiserons prochainement  du sable à partir des tessons de bouteilles, et du gasoil à base de sachet ». Allergique aux compliments, Mme Lamizana dédie ce succès à ses « braves» collaboratrices. La cohésion et l’écoute dont elle bénéficie au sein du groupe, dit-elle, est l’énergie qui fait tourner son collectif. D’où ce conseil d’aînée à l’endroit de ces femmes qui hésitent à entreprendre. Il faut qu’elles aient l’esprit de travail d’équipe, qu’elles croient en elles même, et surtout qu’elles soient patientes et déterminées.  « On n’entreprend pas pour avoir le résultat le même jour », s’en  convainc notre amazone.

Alpha Sékou BARRY

Maoua Leilatou ZON

(Stagiaire)

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