Centre est

Boulgou

Grossesses en milieu scolaire au Centre-Est

Un triste palmarès au Kourittenga

Tenkodogo, (AIB) – Lancée le mardi 19 février 2019 au lycée Kourita de Koupéla, la caravane de presse dont l’objectif est de sensibiliser les élèves et les populations sur les méfaits des grossesses en milieu scolaire dans 8  lycées et collèges de la province, a pris fin le mercredi 27 février dernier. Elle est organisée par l’Association des journalistes et communicateurs de la région du Centre-Est (AJC/RCES), en partenariat avec le bureau régional de Plan International Burkina du Centre-Est, basé à Koupèla.

 Les grossesses en milieu scolaire est une préoccupation pour l’Association des journalistes et communicateurs de la région du Centre-Est (AJC/RCES). Les chiffres sont alarmants et il est urgent de développer des initiatives en vue de lutter contre ce phénomène. En effet, selon une collecte de données réalisées par Plan et qui a concernée 269 établissements secondaires dans la région du Centre-Est, 1350 cas de grossesses en milieu scolaire ont été recensés dans la période de 2015-2016 jusqu’au premier trimestre de l’année scolaire 2018-2019. Parmi celles-ci, figurent des filles de 13-14 ans. Dans ce triste palmarès au Kourittenga, il est ressorti que sur les 1350 cas recensés, 730 sont au Kourittenga. Ce qui représente un taux de 54%. La commune de Koupéla enregistre à elle seule 311 cas, soit 43%.

De façon concentrique, le lycée Kourita vient en tête dans la commune avec 129 grossesses sur les 311 soit un taux de 42%. Les causes peuvent être entre autres l’effet de mode, le mimétisme, l’influence de la mauvaise compagnie, la pauvreté, la marginalisation, la dépravation des mœurs, la gêne des filles à recourir aux services de santé sexuelle et reproductive, le harcèlement/l’abus sexuel, etc. Comme les conséquences, on peut citer entre autres la déperdition, l’échec scolaire, l’infanticide, les conflits familiaux, le bannissement, l’exclusion sociale, les avortements, les IST et le VIH/SIDA. Face à cette situation qui pèse sur la scolarisation et l’avenir des filles, le bureau de Plan International Burkina Faso (Centre-Est) et l’AJC/RCES se sont doté d’une stratégie de lutte contre ce phénomène à travers le projet «mettre fin aux grossesses en milieu scolaire et aux mariages d’enfants».

Parrainé par Sa Majesté Naba Yemdé Kourit Yir Soaba, l’objectif de cette caravane vise aussi à informer les élèves sur les conséquences des grossesses en milieu scolaire ; améliorer leur niveau de connaissance sur les bonnes attitudes à avoir pour éviter les grossesses précoces ; faire un plaidoyer auprès de la communauté éducative à poursuivre la sensibilisation de proximité. «Lorsqu’une mineure de 13-14 ans tombe en ceinte, c’est que quelque part, la cellule familiale, la société et l’école doit se reprocher de quelque chose. Quand les enfants vont comprendre que leurs missions premières c’est de se former, de réussir et d’avoir des diplômes pour être des cadres de ce pays, ils éviteront d’avoir des grossesses précoces», a indiqué le haut-commissaire du Kourittenga, Auguste Kinda. La directrice de Plan international Burkina Faso/bureau du Centre-Est, Hawa Kafando a aussi invité les élèves à mener la réflexion entre eux et de revenir à sa structure avec des propositions de plan d’actions et d’engagements qu’ils auront pris de cette question qui compromet dangereusement l’éducation de la jeune fille. Le président de l’AJC/RCES, Adama Sorgho a soutenu que l’élève n’est pas une personne préparée à être parent et que c’est l’école qui doit être sa première priorité. «Vu que les médias sont les porte-voix de notre société, il va de soi que nous soyons des journalistes de développement pour nous porter garants dans la lutte contre ce phénomène pour l’édification de notre cher Faso», a-t-il ajouté.

Le cas de Nématoulaye Kaboré

Agée de 15 ans et en classe de 4e au lycée municipal de Koupèla, Nématoulaye Kaboré est mère d’un garçonnet né le 15 décembre 2018. Elle raconte son histoire : Le jeune et moi nous étions des amis. Un jour, il m’a envoyé d’aller acheter de l’eau pour lui. C’est ce jour quand je lui aie rapporté l’eau que nous avions eu les rapports sexuels. Quelques temps après, quand je lui aie annoncé que j’étais en ceinte, il avait au paravent reconnu. Il a ensuite demandé mon âge et je lui aie dis que j’avais 15 ans. Il a dit que ce n’est pas vrai. A partir de cet instant, il m’a abandonné et il ne répondait à mes appels téléphoniques. Mes parents inquiets de son mutisme, ont décidé de l’appeler pour l’entendre. Il a répondu à l’appel de mon père une fois et il n’a plus jamais répondu à ses appels.

Le même scénario s’est produit avec mon professeur et l’administration du lycée. Abandonné à mon sort, mes parents se sont occupé de ma grossesse jusqu’à mon accouchement. Elle précise que lors de sa grossesse, elle était la risée de ses camarades et elle était esseulée. Pour que les efforts de ses parents ne soient vains, l’élève-mère s’est imposé un programme, afin de conjuguer ses activités scolaires à celles de mère. Je me réveille à 4 heures du matin pour faire le ménage, la toilette mon bébé et ma toilette avant de prendre la route du lycée. Nématoulaye Kaboré conseille ses camarades de se méfier de leurs fréquentations avec les hommes pour ne pas tomber dans la même situation qu’elle. Car, de nos jours, les hommes exigent d’avoir des relations sexuelles avec toi avant de d’épouser. Malheureusement, après avoir eu ces relations sexuelles avec toi, ils renoncent à leurs projets de mariage.

Bougnan NAON

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