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Mutilations génitales féminines au Koulpelogo

L’AABFFL et le SP/CNLPE en guerre contre
le phénomène

Tenkodogo, (AIB) – Le projet «lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) dans la province du Koulpélogo» a été officiellement lancé à Ouagaye, chef-lieu de la province, le 14 février 2019. Mis en œuvre par l’Association des amis Burkinabè de la fondation Raoul Follereau Luxembourg (AABFFL) pour deux ans, le projet compte contribuer à baisser considérablement le taux, voire éliminer les MGF dans la région du Centre-Est.

Le projet «lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) dans la province du Koulpélogo» a été initié par AABFFL en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE). Après trois ans d’intervention dans ce domaine dans la Sissili, cette association a désigné la région du Centre-Est, plus précisément la province du Koulpéolgo comme sa zone d’intervention pour la période 2019-20120. Ce choix est motivé selon la représentante de AABFFL à la cérémonie, car le Centre-Est à l’un des taux de prévalence d’excision les plus élevés parmi toutes les régions du Burkina Faso. «La dernière enquête démographique et de santé (EDS) 2010 fait état d’une prévalence atteignant 90%» a souligné Kiswensida Claudine Traoré/Ouédraogo, gestionnaire du projet «lutte contre les MGF» à la Fondation Raoul Follereau Luxembourg du Burkina.

Le représentant du SP/CNLPE, Cyrille Yankiné, l’autre raison pouvant  expliquer le choix porté sur cette province est le fait qu’elle fait frontière avec trois pays que sont le Benin, le Togo et le Ghana. Cette position géographique qui permet le déplacement des populations de part et d’autre favorise fortement dit-il, la pratique transfrontalière de l’excision dans la région. Outre cela, il est ressorti que les données recueillies auprès des structures compétentes montrent un taux de prévalence élevé et une rareté de partenaires techniques et financiers et d’acteurs de terrain qui œuvrent pour l’élimination du phénomène dans la province. Les deux structures en charge du projet prévoient durant les deux ans du projet, réaliser des activités de sensibilisation pour la prévention de l’excision dans les huit communes de la province. Elles assureront également le renforcement des compétences des enseignants et des agents de santé à base communautaire et des ex-exciseuses et exciseurs, la prise en charge psychosociale et médicale des victimes de séquelles de l’excision.

Pour un ancrage du projet, les initiateurs prévoient également faire des plaidoyers auprès des leaders coutumiers et religieux. L’assurance a été donné par les intervenants que l’ensemble de ces actions vont être mises en œuvre avec l’accompagnement des partenaires de terrain notamment les associations, les services techniques, l’enseignement, la santé, la sécurité et les autorités locales. Présents à la cérémonie de lancement du projet, ces derniers ont donné leur accord et leur engagement pour participer activement aux activités qui y seront menées. «La lutte contre les MGF fait partie des stratégies du gouvernement du Burkina Faso pour protéger l’intégrité et les droits de la femme. C’est dans ce sens que nous pouvons rassurer l’AABFFL qui finance cette activité que les autorités administratives seront à leurs côtés», a déclaré le haut-commissaire du Koulpelogo, Mama Traoré / Zanfara.

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Elle a toutefois pris l’engagement d’accompagner le projet pour la réussite des activités sur le terrain notamment la lutte contre les MGF. Idem pour le maire de la commune de Ouargaye, Sidwata Zombré qui aussi pris l’engagement a au nom du conseil municipal d’accompagner les initiateurs du projet et les différents  acteurs sur le terrain. Il a par ailleurs invité la population à adhérer à la lutte contre les MGF car, il y va de sa santé. La cérémonie a été ponctuée par une représentation théâtrale et une prestation de troupe locale. Comme pour marquer l’engagement des communautés, le thème des prestations était centré sur l’excision, à savoir les conséquences néfastes de la pratique et la nécessité d’abandonner les MGF.

Bougnan NAON

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