Drame à Nafona dans la Comoé

Deux policiers et une femme tués 

 

Deux policiers dont le Commandant de corps urbain de Banfora Wolé Gilbert Sangaré et le commissaire du district de Soubakaniédougou, Télesphore  Kyélem  et une dame dont l’identité n’a pas été dévoilée ont trouvé la mort le 12 janvier 2019 à Nafona, village frontalier avec la Côte d’Ivoire situé dans la commune de Soubakaniédougou, à environ 70 km de Banfora chef-lieu de la province de la Comoé. Cela, suite à une intervention de la police pour refus d’obtempérer à une convocation de justice dans un conflit foncier.

 

Un drame a fait trois morts, le 12 janvier 2019 à Nafona. Plusieurs versions circulent à sujet dont la plus vraisemblable, fait état d’une descente de la police dans ce village, aux fins de procéder à une interpellation. La police, selon des sources concordantes, s’y était rendue très tôt à Nafona, aux fins d’interpeller cinq habitants de ce village qui avaient jusque-là refusé de répondre à une convocation de justice à Bnafora. En voulant appréhender l’un d’eux, son épouse aurait marqué une  opposition farouche et dans la mêlée, un coup de feu mortel serait parti du côté des policiers, et aurait ôté la vie à cette dame.

Furieuse, la population a voulu en découdre avec les policiers, et aurait réussie à se saisir du commandant Wolé Gilbert Sangaré et le Commissaire et du commissaire du district de Soubakaniédougou, Télesphore  Kyélem. Le reste de la troupe aurait réussi à battre en retraite pour chercher du renfort. A en croire certains témoins, la population s’était organisée avec l’appui de certains villages riverains pour attendre cette descente de la police. Ils auraient donc barré la voie avec des troncs d’arbres pour rendre la tâche difficile à la police. Après une multitude d’appels sur leurs téléphones portables par leurs collègues sans succès, les deux policiers restèrent introuvables. C’est bien quelques heures plus tard, que le reste de la troupe et la hiérarchie régionale de la police se sont rendus à l’évidence que les deux officiers de police ont été exécutés sauvagement par leurs ravisseurs. Dans ce drame qui ressemble plus à  une fiction, on dénombre donc 3 morts dont 2 policiers et 3 blessés, côté civil. L’origine de ce drame selon des témoins, remonte depuis une quarantaine d’année lorsqu’un producteur en provenance de la Léraba s’était installé dans le village de Nafona.

En juillet 2016, il aurait été sommé par certains leaders du village, de plier bagages avant que sa concession et ses biens ne soient brûlés. Conduits devant la justice, les coupables se réclamant des «autochtones », ont été condamnés par le TGI de Banfora, à six mois avec sursis. D’autre part, le tribunal avait autorisé le producteur de continuer à exploiter le champ, objet du litige, en attendant sa décision sur le fonds. A en croire les proches du producteur, ce dernier n’est pas parvenu depuis la décision de justice, à exploiter ce champ à cause des menaces dont il faisait toujours l’objet. C’est ainsi qu’en août 2018, une convocation du procureur près le TGI de Banfora aurait été adressée à ces personnes mises en cause et qui n’ont jamais répondu. En début janvier 2019, des policiers de Soubakaniédougou ont été instruits par le procureur pour y remettre à nouveau des convocations pour la même affaire. Mais, à ce que l’on dit, ceux-ci ont réussi à avoir la vie sauve grâce à des tirs de sommation.

Après le refus des concernés de répondre à ces convocations, la police  aurait donc décidé avec un renfort venu de Banfora, de faire une descente matinale, ce 12 janvier 2019 dans le village, pour interpeler directement les mis en cause. Et la suite c’est le drame qui s’en est suivi avec trois morts, des blessés et des pertes matériel. Les corps des deux officiers de polices ont été transférés à la morgue du CHR de Banfora. Depuis, le village a été entièrement bouclé par les forces de l’ordre et interdit d’accès à quiconque. Des colonnes de véhicules auraient été aperçues en direction dudit village. Pour l’instant aucune information n’a été donnée sur la date et les lieux des inhumations. Un comité de crise a été mis sur pied dans la matinée par le gouverneur des Cascades Joséphine Apiou Kouara, pour gérer l’urgence.

Mamadou YERE (AIB Comoé)

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