BURKINA-HOUET-HUILERIE-VISITE

Problématique de la qualité des huiles alimentaires : le Conseil d’Administration de l’ABNORM s’imprègne des conditions de production et de conditionnement

Bobo-Dioulasso, (AIB)-Le conseil d’administration de l’Agence burkinabè de la normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM) a organisé une visite des unités d’huilerie de Bobo-Dioulasso les mardi 4 et mercredi 5 juin 2024.

Une quinzaine d’huileries ont reçu les administrateurs venus s’enquérir de la qualité des huiles alimentaires qu’elles produisent.
Au sortir du conseil d’administration extraordinaire de l’Agence burkinabè de normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM), tenu du 6 au 10 novembre dernier, il avait été recommandé aux administrateurs des visites terrains dans les huileries pour se rassurer de la qualité de l’huile alimentaire et s’imprégner des difficultés que vivent ces unités.

C’est chose faite depuis le mardi 4 juin 2024. En effet, une équipe d’administrateurs conduite par le Président du conseil d’administration (PCA) de l’ABNORM, Daouda Ouédraogo, a visité en 48 heures une quinzaine d’huileries de la ville de Bobo-Dioulasso.

« Nous avons décidé de nous déplacer à Bobo-Dioulasso, c’est parce que la ville qui regroupe la majorité des huileries du Burkina Faso », a justifié le PCA le choix de la capitale économique pour cette première sortie des administrateurs.
Il est 10 heures. Les administrateurs frappent au portail d’une vaste cour à dizaine kilomètres à la sortie de Bobo-Dioulasso, sur la route de Orodara. Nous sommes à l’huilerie et savonnerie du Faso (HSF) fabriquant des huiles de la marque « Huile Fatim ».

A l’intérieur, aucun signe de vie, si ce n’est les gardiens des lieux postés à l’entrée. Rien ne présage que ce domaine abrite une unité d’huilerie. Les grosses machines installées dans un grand bâtiment, sont réduites au silence.

En temps normal, ces machines, a fait savoir la gérante de l’unité, Salimata Barro, à cette période devraient vrombir. Mais par manque de matière première, la graine de coton, elles sont aux arrêts.

Sur une quantité de 20 000 tonnes de graines pour faire rouler ces mastodontes sur dix mois, ce n’est que 2 100 tonnes que l’unité a reçu de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) pour la campagne 2023-2024.

Une quantité qui a permis à l’unité de fonctionner juste pour deux mois, aux dires de Mme Barro.
Néanmoins la gérante a fait le tour de l’huilerie avec ses visiteurs pour leur expliquer le processus de la fabrication de l’huile.

De la presserie, à la raffinerie, en passant par le laboratoire et le conditionnement, les administrateurs ont fait le tour de tous les compartiments pour se rassurer des conditions de fabrication de l’huile.

D’une unité à une autre, le même problème d’approvisionnement en graines de coton est conté aux administrateurs.
Avec ses 18 machines d’une capacité journalière de sept tonnes, et deux autres d’une capacité de 60 tonnes de graines par jour, l’huilerie Ba Mariama, sur un besoin de plus cinquante tonnes de graine, n’a reçu que 7 000.

« Nous avons besoin de beaucoup de graines de coton. Ce qui est là ne dépasse pas deux à trois mois de production », a indiqué l’assistant du directeur général de l’huilerie, Boubacar Salamataro.

La SN-Citec, la plus grande huilerie de la ville éprouve la même difficulté d’accès à la graine de coton. Sur un besoin de 120 000 tonnes, a fait savoir son directeur général, Ibrahim Traoré, son unité n’a accédé qu’à 35 000 tonnes de graines pour la production de la campagne 2023-2024.

« L’approvisionnement des huileries en graines de coton est un mystère à percer. Quand vous écoutez la SOFITEX sur la quantité des graines mises à la disposition des unités d’huilerie, vous êtes étonnés de les entendre dire qu’elles n’ont pas assez de matière première pour fonctionner », a signifié Daouda Ouédraogo.

Le promoteur de Djéné Dior industrie, Salifou Sinon, impute le faible approvisionnement à la situation sécuritaire qui impacte la production du coton.

« La rareté de la matière première due à la situation sécuritaire ne nous permet pas d’atteindre notre seuil de rentabilité. Aussi, nous n’arrivons pas à écouler le peu d’huiles produite bien que conforme au cahier de charge de l’ABNORM », a fait savoir le patron de Djéné Dior industrie.
Au-delà de ces difficultés, les huileries visitées à en croire le Directeur général de l’BNORM, Abraham Somda, ont présenté de bonnes installations « bien appréciées » par les administrateurs.

« Je suis réconforté au vu de l’appréciation des administrateurs faite sur les installations visitées », s’est réjoui M. Somda.

Chaque année, a poursuivi Abraham Somda, l’ABNORM délivre des autorisations de mise sur le marché d’un certain nombre de produits sensibles dont l’huile.

Il était nécessaire, a-t-il dit, que le conseil d’administration puisse constater de visu la qualité de ces produits autorisés.

Agence d’information du Burkina
KF/hb/bz

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