Paix et cohésion : Des journalistes s’engagent à vulgariser le document sur la Fraternité humaine
Ouagadougou, 20 déc. 2020-(AIB)- Des journalistes burkinabè se sont engagés vendredi, à vulgariser « la Fraternité humaine », un document porté par les leaders de plusieurs religions, en faveur de la paix et de la cohésion sociale dans le monde.
Le document sur «la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune», a été signé le 4 février 2019 à Abou Dabi, aux Emirats Arabes-Unis, par le Pape François et par le Cheick d’Al-Azhar, le grand Iman Ahmad Al-Tayyeb.
En rappel, le Cheick d’Al Azhar est l’autorité morale de référence de l’islam sunnite dont relève la quasi-totalité des courants musulmans du Burkina Faso, les Soufis comme les Wahabites. Les Sunnites représentent 90% des musulmans du monde.
Pour revenir à ce document qui appelle à la tolérance et au dialogue entre les religions, il a été paraphé plus tard par la communauté juive et de nombreuses Eglises protestantes.
Malgré son importance qui n’est plus à démontrer, surtout dans un contexte mondial marqué par la légitimation de la violence au nom des religions, force est de constater que le Document sur la fraternité humaine, est passé presque inaperçu aux yeux des medias, des décideurs et donc des populations également.
Afin de faire connaitre le document aux médias burkinabè et aux acteurs engagés en faveur de la promotion de la paix et de la cohésion sociale, la Communauté du Chemin Neuf (CCN) a initié un atelier à ce sujet , le vendredi 18 décembre 2020 à Ouagadougou.
Selon Henri Rouamba, membre de la CCN, les journalistes et les autres participants se chargeront par la suite, de véhiculer le message de paix et d’amour aussi bien au sein de l’opinion nationale que dans leurs secteurs d’activités.
Pour l’évêque de Koudougou, Monseigneur Joachim Ouédraogo, cet atelier vient à point nommé dans un monde miné par les divisions, les conflits, les situations de non paix et de non reconnaissance de la dignité humaine.
Président de la Commission pour le dialogue islamo-chrétien de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, Monseigneur Ouédraogo a réaffirmé la volonté des responsables religieux de «travailler et faire en sorte que les idéaux de paix, de justice et de fraternité contenus dans ce document, soient connus et acceptés par le plus grand nombre».
Le Révérend Pasteur Mathieu Lompo de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques (FEME), Abdoul-Kader Hébié de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) et le Samb Naaba, représentant sa Majesté le Mogho Naaba Baongo, ont abondé dans le même sens.
Le Père Joseph Clochard qui travaille sur le dialogue islamo-chrétien depuis une quarantaine d’années, qui a présenté le document, est revenu entre autres, sur les fondements, les destinataires et les convictions du texte.
Le document, a-t-il dit, tire sa source de la foi en Dieu qui a créé les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité et qui les a appelés à coexister comme des frères dans la charité et la paix.
Ses signataires déclarent adopter le dialogue comme chemin, la collaboration comme conduite et la connaissance mutuelle comme méthode et critère.
Ils déclarent fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre, à la haine, à l’hostilité et à l’extrémisme. Elles rejettent également la violence et l’effusion de sang.
De l’avis de ces grandes autorités spirituelles, tous les hommes sont frères indifféremment de leur religion ou toute autre considération.
Elles affirment que le terrorisme est dû à la détérioration de l’éthique dans l’agir international, à l’affaiblissement des valeurs spirituelles et du sens de la responsabilité.
L’accumulation d’interprétations erronées des textes religieux, les politiques de faim, de pauvreté, d’injustice, d’oppression, d’arrogance et les frustrations diverses qui en résultent, sont également les causes de la violence armée.
Pour mettre fin à ces malheurs, ils appellent à interrompre le soutien en armes, en argent et en couverture médiatique dont bénéficient les terroristes.
Au nom de la Fraternité humaine ces responsables religieux exhortent également à mettre fin aux attaques contre l’institution familiale et à assurer une solide éducation morale aux enfants.
En outre, ils insistent sur la nécessité de reconnaître le droit de la femme à l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques et à la libérer des pressions historiques et sociales, contraires aux principes de la foi et de la dignité humaine.
Le texte note également la nécessité de garantir les droits fondamentaux des enfants et de protéger les personnes âgées, les faibles, les opprimés et les personnes vivant avec un handicap.
En fin d’atelier, les participants ont proposé des solutions à même d’aider à la diffusion et à la compréhension du document sur la Fraternité humaine auprès des autorités, des leaders d’opinion et au niveau des populations des villes et campagnes.
Parce que la non paix que nous vivons est d’origine idéologique, la diffusion massive de ce document sera un investissement sûr et majeur dans la lutte pour le retour de la paix et de la confraternité, expliquent-ils.
Le Responsable pays de la Communauté du chemin neuf (CCN), Ezéchiel Hébié, a remercié les participants pour leurs sollicitudes et l’ONG Oxfam pour son appui financier qui a permis la tenue de l’atelier.
En rappel, la CCN créé en 1973, est une communauté catholique à vocation œcuménique présente dans une trentaine de pays à travers le monde dont 5 en Afrique.
Au Burkina Faso où elle est officiellement créée depuis 2009, la communauté s’investit dans plusieurs missions dont la Fraternité Cana (évangélisation des couples par les couples), la mission jeunes orientée vers les adolescents (14 à 18 ans) les jeunes (18 à 30 ans) et les jeunes professionnels.
Agence d’information du Burkina
Tilado Apollinaire ABGA
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