Immobilier au Burkina: Le calvaire des citoyens empêchés de construire sur leurs parcelles (Papier d’angle)

Ouagadougou, 1 mars 2023 (AIB)-Dans plusieurs zones périphériques de la capitale burkinabè, des citoyens ayant acquis des parcelles « normalement », ont du mal à y ériger un bâtiment. Non pas parce qu’ils manquent de moyens financiers, mais plutôt du fait que d’autres citoyens les en empêchent. En effet, une sorte de mot d’ordre contre les nouvelles constructions est en cours dans lesdites zones généralement « nouvellement loties ».

Tous les quatre coins de la capitale sont concernés. Des ex secteurs 28, 29 et 30 de l’arrondissement de Bogodogo à Yagma, en passant par les communes rurales de Saaba, de Pabré, de Tanghin-Dassouri et de Komsilga, ces cas conflictuels ou conflictogènes existent.

Des cas ont fait l’objet d’articles de presse. Il en ressort que certains résidents des zones concernées, mécontents de n’avoir pas eu de parcelles, décident d’empêcher les attributaires de construire tant qu’ils ne seront pas satisfaits à leur tour.

L’un des cas illustratifs est celui des habitants de Zekounga, un quartier de Bassinko, qui courant 2018, ont demandé l’annulation du lotissement de leur zone.

En guise d’argument, ils avancent que ledit lotissement avait été effectué par un ancien maire pour le compte de la commune rurale de Tanghin-Dassouri. Pourtant, le quartier appartient à l’arrondissement N°8 de Ouagadougou.

Au cours d’une conférence de presse, les populations, avec le soutien du Mouvement de solidarité pour le droit au logement, ont dénoncé « la violation » de leur droit au logement.

A l’issue de la rencontre avec les journalistes, des voix se sont levées pour décrier le fait que certains résidents plaignants ont été bénéficiaires de parcelles sur place qu’ils ont vendues avant de se mettre dans la peau de victimes et devenir les bourreaux des nouveaux acquéreurs.

Il y a également des cas de double attribution de parcelles dans certaines de ces zones. Pour les attributaires de ces genres de parcelles à problèmes, la situation est difficile voire intenable.

Parmi eux, nombreux sont des fonctionnaires ou autres travailleurs ayant acquis leurs parcelles au prix d’énormes sacrifices dont des prêts bancaires.

Ils espéraient ainsi se mettre à l’abri des péripéties liées à la location de maison à Ouagadougou.

Voilà que leur rêve devient cauchemardesque. Ils continuent d’être en location alors que leurs banques respectives opèrent des coupures relatives au prêt habitat. Quel calvaire ! Est-on tenté de reconnaitre.

Surtout quand on sait les conditions de la majorité des salariés burkinabè.  Face à cette situation, certains qui ont les documents requis, ont dû recourir à la justice qui leur a donné raison. Malgré cela, le problème perdure.

D’autres ont usé de menaces (avec souvent des armes à feu, s’il vous plait) pour pouvoir construire sur leurs parcelles.

En guise d’illustration, dans une commune rurale au Nord de Ouagadougou, un homme de tenue a pu construire parce qu’il a pris le soin de se présenter à ses probables futurs voisins en mettant en exergue sa fonction.

En effet, celui-ci avait appris que plusieurs des nouveaux attributaires de la zone subissent des menaces et que d’autres ont vu leurs chantiers arrêtés ou même détruits par des jeunes résidents. Dans certaines de ces zones, la tension est palpable.

Le hic est qu’il y a une sorte de silence coupable sur le sujet. Vivement qu’une solution soit trouvée pour mettre fin au calvaire des nouveaux attributaires dans cette situation.

Mieux, cela permettrait de désamorcer la bombe. Les lotissements étant suspendus, l’apurement du passif foncier concernera certainement ce volet aussi.

Agence d’information du Burkina

Un papier d’angle de Alban KINI

alban-kini@yahoo. fr

NB: Photo d’archive et d’illustration

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