Immobilier au Burkina: En attendant la restructuration des « non-lotis » (Papier d’angle)

Ouagadougou, 6 mars 2024 (AIB)-Une enquête parlementaire sur l’immobilier au Burkina Faso est en vue. En effet, le jeudi 29 février 2024, les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont adopté une résolution portant création d’une commission d’enquête parlementaire sur le passif de la promotion immobilière.

Pendant une période de deux mois, cette commission d’enquête parlementaire devrait permettre de dresser un état des lieux de la promotion immobilière dans notre pays, renseigne le document de l’ALT.

Cette commission parlementaire devrait recenser et classer les dossiers en cours relatifs à l’entrée en vigueur de la loi sur la promotion immobilière, votée en juin 2023.

Aussi, toujours selon l’ALT, «il reviendra à cette commission d’estimer les impôts et taxes dus, de proposer un plan pour régler les problèmes passés, et de déterminer les responsabilités des différents acteurs, y compris celles de l’État».

L’adoption de cette résolution intervient deux années après l’annonce, par le gouvernement burkinabè, d’un programme de restructuration des habitats spontanés communément appelés non-lotis.

En effet, en septembre 2021, le ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat avait présenté aux journalistes et à la société civile, ledit programme. Ce projet, avait-on annoncé, a pour ambition d’aménager quatorze localités des treize chefs-lieux de régions du Burkina et celle de Pouytenga.

Plus de deux ans après l’annonce de cet ambitieux programme, les habitants des non-lotis attendent toujours, impatiemment, de voir sa concrétisation. Surtout qu’il a été avancé que cette restructuration devrait améliorer leurs cadres de vie.

Des explications, il ressort que «la restructuration dont il est question vise à aménager, à créer un cadre de vie agréable dans des espaces déjà habités et qui sont difficilement accessibles».

En termes clairs, le représentant du ministère en charge de l’habitat avait déclaré que dans le cadre de ce projet, «les zones concernées vont bénéficier d’un niveau de viabilisation, notamment la construction de routes, la fourniture en électricité et en l’eau potable, l’installation d’équipements et bien d’autres commodités, afin de garantir les conditions de vie décentes à ces populations».

Si telle est l’objectif humanitaire du programme, mais pourquoi traine-t-on pour le rendre effectif ? Est-on tenté de se demander.

La mobilisation des ressources financières nécessaires pourrait expliquer la lenteur dans la mise en œuvre du programme de restructuration des non-lotis. A ce sujet, l’on avait déclaré qu’une enveloppe de 882 milliards 956 millions 154 mille 080 francs CFA devrait être mobilisée.

Pour récolter ces fonds, le ministère, en plus de sa contribution, avait demandé l’accompagnement du secteur privé et des Partenaires techniques et financiers (PTF).

Ainsi, il est attendu 60% comme part contributive du secteur privé, des PTF et les 40% devraient être supportés par l’Etat et les résidents, soit 20% pour chacune des deux parties.

Dans un contexte où la mobilisation des ressources est orientée à juste raison vers la lutte contre le terrorisme, l’on comprend aisément que le programme soit mis en attente, mais sûrement pas aux oubliettes.

Il convient de signaler qu’avec l’annonce de la restructuration, certains résidents des non-lotis sont inquiets et un peu freinés dans leur élan d’améliorer leur cadre de vie. Ils évitent, par exemple, pour ceux qui sont sceptiques, d’utiliser les matériaux définitifs pour les constructions, car ne sachant pas que leur habitat est situé dans l’emprise d’une voie.

SI l’enquête parlementaire annoncée aborde la question, elle permettra de rassurer les millions de citoyens visés par le programme de restructuration des non-lotis. L’on avait annoncé au moment de sa présentation, que cette opération de restructuration devrait toucher au total 4 380 800 habitants sur une superficie de 21 904 hectares. Des chiffres pas du tout négligeables.

Agence d’Information du Burkina

Alban KINI (alban_kini,@yahoo.fr)

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