Fada N’Gourma : 2/3 des établissements scolaires touchés par la vente et la consommation de la drogue (police)
Fada N’Gourma, 12 mars 2021(AIB)-Hier jeudi lors de la présentation de deux présumés narcotrafiquants, le commissaire Jean Guy Ilboudo a assuré que, Fada N’Gourma est une plaque tournante du commerce illicite des stupéfiants et que 2/3 de ses établissements scolaires, sont concernés par la vente et la consommation du cannabis.
Au cours d’un point de presse organisé, le jeudi 11 mars 2021, à Fada N’Gourma, le service régional de la Police judiciaire de l’Est a présenté aux journalistes deux individus qui se livreraient à la vente de la drogue. Selon le commissaire de police T. Jean Guy Ilboudo, le premier L.Y. a été interpelé grâce à la collaboration d’un jeune, son client fidèle.
«Nous avons établi le contact avec lui en nous faisant passer pour des acheteurs et nous l’avons trouvé porteur d’un quart de carreau de chanvre indien… Il a décidé de nous montrer le site sur lequel il a entreposé le reste de la drogue», a-t-il relaté.
Et c’est avec stupéfaction que l’équipe chargée de l’enquête a découvert dix tablettes de chanvre indien dans la zone « non lotie » du secteur n°1 de Fada. Le commissaire Ilboudo a indiqué que l’individu indélicat a déclaré que la « marchandise » appartient à un de ses collaborateurs, domicilié à Namoungou, un village situé dans la commune de Fada N’Gourma. Selon lui, le deal entre les deux, consistait d’après L.Y. à écouler le stock et à retourner l’argent à son mentor.
Quant au second narcotrafiquant il a été interpellé à Koupéla, dans la région du Centre-Est.
« Nous avons ouvert une enquête après avoir été informé en 2018 que des jeunes, en majorité des scolaires, se livrent à la vente et à la consommation de drogue. C’est ainsi que nous sommes parvenus à interpeller un élève qui a accepté de dé
voiler l’identité de son fournisseur, en la personne de O.B. domicilié à Pouytenga. Celui-ci donnait rendez-vous à ses clients à Koupéla», a raconté le commissaire de police T. Jean Guy Ilboudo.
Celui-ci a expliqué qu’après avoir pressenti que les flics étaient à ses trousses O. B. a suspendu ses activités avant de les reprendre finalement en 2019.
«Le 2 mars 2021, il a été interpellé en possession de deux tablettes de cannabis… Les investigations ont permis de saisir 13,20 kg de cannabis et 1,40 kg de produits psychotropes, mais aussi de découvrir que O.B s’approvisionnait dans trois pays voisins et ravitaillait ses clients dans plusieurs villes du Burkina Faso», a poursuivi T. Jean Guy Ilboudo.
« 2/3 des établissements scolaires touchés »
A l’entendre, l’homme utilisait une motocyclette non dédouanée pour se rendre dans les pays dans lesquels il se ravitaillait. A la question de savoir quelle est la quantité de drogue écoulée par O.B. le commissaire Ilboudo a répondu : «il est difficile de déterminer la quantité de drogue écoulée par O.B. Car, à chaque fois qu’il est appréhendé par nos services depuis 2008, nous ne trouvons rien sur lui. Mais nous pressentons qu’il a déjà écoulé une quantité importante de drogue».
Fada N’Gourma est-elle devenue une plaque tournante de la vente de drogue ? A cette interrogation le lieutenant Bouama Kouadima a répondu par l’affirmative.
«Selon la Convention unique sur les stupéfiants tenue à New York en 1960, le Burkina Faso appartient au pool sud de la plaque tournante de la vente de la drogue. Donc on peut dire sans se tromper que Fada est une plaque tournante des stupéfiants », a-t-il signifié.
S’agissant de la question relative à la commercialisation de ces substances dangereuses, à Fada, notamment, le commissaire Jean Guy Ilboudo a expliqué que les élèves sont devenus des cibles privilégiées des narcotrafiquants.
A l’en croire, 2/3 des établissements scolaires dans la ville sont touchés par les activités de vente illicite de cannabis. «Les élèves qui prennent la drogue sont très stratèges. Ils se retrouvent généralement entre eux à des lieux précis pour consommer les stupéfiants», a-t-il confié avant d’exhorter les parents, les enseignants, les chefs et les promoteurs d’établissements scolaires à avoir un regard sur l’attitude des enfants à l’école et à la maison.
Par ailleurs, le commissaire Jean Guy Ilboudo a invité la population à signaler toute action suspecte en appelant au 17 pour la police, 16 pour la gendarmerie et 1010 pour le centre d’alerte.
Agence d’information du Burkina