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Burkina : La Déclaration de politique générale du PM diversement jugée par la majorité et l’opposition

Ouagadougou, 5 févr. 2021 (AIB) – La Déclaration de politique générale prononcée jeudi par le Premier ministre (PM) Christophe Dabiré est jugée insatisfaisante par les députés de l’opposition, alors que ceux de la majorité estiment que le PM s’est «clairement exprimé».

Selon le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Eddie Komboïgo, «personne n’est satisfait» de la Déclaration de politique général (DPG) du Premier ministre qui selon lui, est un ensemble «d’intentions» sans «indicateurs (ni) chiffres».

Pour Eddie Komboïgo, il n’appartient pas à son Groupe parlementaire de «féliciter ce qui n’a pas été fait».

«Nous nous réservons le droit de regarder l’action gouvernementale et de la critiquer en tant que opposition et de donner nos attentes au Premier ministre».

Pour son allié du groupe parlementaire, Paix et justice  réconciliation nationale (PJRN) Gilbert Noël Ouédraogo, la DPG «est bien rédigée et assez bien aérée du point de vue de la forme».

Cependant celui-ci rejoint son allié concernant le fond qui n’est que des «intentions» dont il dit attendre «de voir la traduction (…) sur le terrain».

Au de-là de la DPG, Gilbert Noël Ouédraogo a évoqué «un certain nombre de préoccupations, (à savoir) les suicides récurrents d’étudiants, (…) l’accès à l’eau potable, (…) le bitumage et l’entretien de routes (…) et la réconciliation nationale», qui méritent l’attention du gouvernement.

Au cours d’une conférence de presse, le vendredi dernier, l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF) a déclaré que les difficiles conditions de vie et d’études ont poussé plusieurs étudiants au suicide.

Concernant la réconciliation nationale, Gilbert Noël Ouédraogo a rappelé que son parti a été l’un des premiers à demander au président du Faso de convoquer un forum  national des forces vives sur le sujet.

Aussi, il se réjouit que ce processus ait été validé par le président du Faso et évoqué par le Premier ministre Dabiré dans sa DPG.

Selon Gilbert Noël Ouédraogo, «le forum doit permettre aux Burkinabè «de définir la démarche de la réconciliation nationale» et ensuite de «dérouler le processus».

L’ex chef de file de l’opposition politique et nouvel allié du pouvoir, le groupe parlementaire l’Union pour le progrès et le changement (UPC) juge la DPG «clairement exprimée et décrite».

Selon le président du groupe parlementaire de l’UPC Amadou Diemdioda Dicko, «les intentions (de la DPG) sont bonnes dans la mesure où elles prennent en compte la réconciliation et les questions de sécurité».

Il a néanmoins soulevé des préoccupations de son groupe parlementaire sur la situation sécuritaire et éducative.

Dans un arrêté daté du mardi, le gouverneur du Sahel a annoncé l’interdiction de la circulation des engins motorisés de deux et trois roues, de jour comme de nuit sur une partie de la région et dans ces zones frontalières. Pour Amadou Diemdioda Dicko, cette mesure est «handicapante».

Amadou Diemdioda Dicko a invité le gouvernement à sortir l’école coranique de l’informelle pour l’«introduire dans le système formel de  manière à créer la justice éducative».

Il a néanmoins salué le gouvernement pour être revenu «sur  la question du désenclavement, de la règlementation du code minier et du code général des collectivités».

Le groupe parlementaire Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir) se dit «satisfait de la DPG» qui aborde «la réconciliation nationale, la justice, la sécurité, la décentralisation» et «toutes les questions d’intérêts nationales».

Député de ce groupe parlementaire, Fiacre Kambou estime qu’on ne peut «pas vivre dans un pays sans sécurité et réconciliation nationale» et pourtant «ces deux éléments viennent en premier plan (…) dans le discours».

Selon le député du Groupe parlementaire Rassemblement pour la démocratie et la justice (RDJ) Rodrigue Bayala, «le premier ministre n’est pas entré dans les détails dans son discours, mais il a donné les dix axes sur lesquels l’action gouvernementale va certainement se tenir».

Mais le député allié affirme avoir attiré «l’attention du Premier ministre sur un certain nombre de préoccupations (absent) de la déclaration».

«Pour le moment, nous pouvons dire que nous avons eu de la matière sur laquelle nous pouvons jugé l’action du gouvernement dans les jours ou mois à venir», a-t-il indiqué.

Pour le président du groupe parlementaire Nouveau temps pour la démocratie (NTD), Célestin Pierre Mahamadou Zoungrana, «cette déclaration de politique générale du Premier ministre a été une réussite» car «le discours était clair, limpide, et (à même de) répondre  aux aspirations du peuple».

Au terme de sa DPG jeudi, le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré a obtenu la confiance de l’Assemblée nationale, avec 105 voix pour, 21 voix contre et 1 abstention soit la majorité absolue.

Agence d’information du Burkina

EY/wis/ak

Photo : primature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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