Zondoma : Le CONAMEB tient un forum régional pour sensibiliser contre le mariage des enfants

Gourcy, 8 nov. 2024(AIB)-La Coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a tenu vendredi à Gourcy un forum régional de sensibilisation contre le mariage d’enfants. Présidée par le haut-commissaire du Zondoma, Aboubacar Sidiki Nabé, l’activité a réuni des leaders communautaires de la région du Nord.

En dépit des efforts de l’État et de ses partenaires, les mariages d’enfants persistent dans plusieurs localités de notre pays.

C’est en raison de ce constat que la Coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina a initié des forums régionaux en vue de l’élimination du phénomène.

Pour la région du Nord, le forum a réuni le vendredi 8 novembre 2024 à Gourcy des leaders coutumiers, religieux et des organisations de la société civile (OSC) des provinces du Yatenga, du Zondoma et du Passoré.

Selon le coordonnateur régional du CONAMEB du Nord, El Hadj Abdoulaye Kindo, l’objectif principal de l’activité est d’échanger avec l’ensemble des acteurs afin de susciter leur adhésion et leur engagement dans la lutte contre le mariage d’enfants, qui, selon lui, a gagné du terrain dans notre pays en raison de la crise sécuritaire.

À l’ouverture des travaux, le haut-commissaire du Zondoma, Aboubacar Sidiki Nabé, tout en félicitant les initiateurs, a invité les participants à s’investir dans les échanges afin d’identifier les stratégies les plus efficaces contre ce phénomène qui, selon les données officielles, touche des millions de filles à travers le monde.

« Chaque enfant doit avoir la possibilité de grandir, d’apprendre et de s’épanouir dans un environnement sûr et favorable », a-t-il rappelé, ajoutant que plus qu’un devoir, la lutte contre le mariage d’enfants est un impératif.

Deux communications ont ponctué les échanges du jour. Dans un premier temps, les participants ont assisté à une présentation de la coalition faite par Adja Cissé, du comité de pilotage.

Selon elle, la CONAMEB, créée en 2013, regroupe aujourd’hui plus de 80 organisations membres qui se donnent pour mission de promouvoir les droits des enfants en général et l’abandon du mariage d’enfants en particulier.

Sa présentation a été suivie par celle de Momo Ibaranté, membre de la coordination de la CONAMEB, qui a exposé l’état des lieux du mariage d’enfants et les actions de l’État ainsi que celles des autres partenaires dans la lutte contre ce phénomène.

Les échanges qui ont suivi ont permis aux participants de mieux cerner les causes, les conséquences, mais aussi les pistes de solutions pour envisager l’élimination de ce problème.

« Les dispositions législatives que nous venons de découvrir concordent avec celles qui régissent le mariage dans le Coran », a reconnu l’imam Oumarou Ouédraogo, rappelant que le mariage n’est pas recommandé avant 18 ans pour la jeune fille musulmane.

À l’instar de l’imam, Kalizèta Guiro, de la commune de Bassi, s’est engagée à sensibiliser ses pairs sur ce fléau aux multiples conséquences, notamment sur la santé et l’épanouissement de la jeune fille, et par extension, sur le développement du pays.

Satisfait de la qualité de la participation aux échanges, le président du forum a invité les participants à rester mobilisés à travers des actions pour la protection des enfants.

En rappel, selon le code des personnes et de la famille en vigueur au Burkina, l’âge officiel du mariage est de 17 ans pour les filles et 20 ans pour les garçons. Ce forum a été réalisé grâce à l’appui technique et financier de l’UNICEF.

Agence d’Information du Burkina
Aziz KIEMDE

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