Pagne du 8 mars

Les commerçants entre valorisation locale et préoccupations financières

Dans le cadre de la commémoration de l’édition 2024 de la Journée internationale de la femme, le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale du Genre et de la Famille a officialisé le choix du « Koko Dunda » et du « Faso danfani » comme pagnes de célébration, mettant ainsi l’accent sur la valorisation des produits locaux burkinabè. Une plongée dans le commerce de ces pagnes à Bobo-Dioulasso révèle des réactions mitigées.

Abibata Cissé, propriétaire d’une boutique au cœur de la ville de Sya, se consacre exclusivement à la vente du pagne « Koko Dunda » qu’elle produit elle-même dans le quartier Sarfalao, secteur 17 de Bobo-Dioulasso. Rencontrée en cette fin de matinée du jeudi 15 février 2024 dame Cissé exprime sa satisfaction quant à l’officialisation de ce pagne local pour la célébration de la 167e édition de la journée internationale de la femme, commémorée tous les 8 mars. Une décision du gouvernement pour encourager la consommation locale.

En effet, dans un communiqué du 29 décembre 2023, le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale du Genre et de la Famille portait à la connaissance des Burkinabè, le motif officiel des pagnes de type « Koko dunda » et « Faso danfani ». Abibata Cissé souligne que cette décision renforce l’identité culturelle nationale. « C’est avec une immense joie que nous avons accueilli l’officialisation du Koko Dunda pour la célébration du 8 mars et non le pagne moderne comme c’était le cas les années antérieures », s’enorgueillit-elle.

Le pagne estampillé du logo se négocie à 4 000 F CFA dans sa boutique, tandis que celui sans le logo est proposé à 3 500 F CFA, avec des variations de prix en fonction de la disponibilité sur le marché. Une autre commerçante, surnommée « Maman », à l’entrée du grand marché de Bobo-Dioulasso, se réjouit également de la valorisation des produits locaux.

4 500 FCFA le prix en détail

Son étal présente des pagnes du 8 Mars qui se négocient à 5 500 FCFA (le prix en gros), à 4 500 FCFA (le prix en détail) et à 4 000 FCFA pour les pagnes sans logo. Cependant, elle fait face à des réticences de la part de certains clients concernant le prix élevé du pagne.

Certains clients, fait savoir la commerçante, se plaignent du prix élevé et estiment que le ministère devrait fixer un prix national pour faciliter l’accessibilité. « Je venais en acheter au moins deux pagnes pour moi et mon enfant. Mais je trouve les prix un peu élevés. J’en ai pris juste un pagne de 4 500 F CFA pour mon enfant à défaut de pouvoir acheter pour nous deux », laisse entendre Mariam Ouédraogo sur le prix du pagne du 8 Mars. Salimata Ouatara, une autre cliente, plutôt contente de la décision de l’officialisation de Koko dunda pour le pagne du 8 Mars, ne vois pas de problème sur les prix.

« Je suis très contente de cette décision. Pourvu  qu’elle (ndlr cette décision) permette à ce pagne local d’être valorisé quel que soit le prix », a-t-elle indiqué en tenant les trois qu’elle a achetés à 5 000 F CFA l’unité. Raison pour laquelle « Maman » diversifie ses motifs de pagne pour répondre à la demande de sa clientèle. Dans la ville de Bobo-Dioulasso, elles sont nombreuses ces revendeuses de ces pagnes locaux. C’est le cas de Alima Soaré, une revendeuse au grand marché.

Elle revend le pagne à 6 000 F CFA avec le logo et à 4 000 F CFA celui sans logo en fonction du prix qu’elle se procure chez son fournisseur. Dame Soaré témoigne de l’impact positif de la décision ministérielle sur leur activité. Elle souligne que cette reconnaissance met en lumière le talent des artisans burkinabè. Toutefois, la demande est plus soutenue pour le pagne « Koko Dunda » que pour le « Faso Danfani ».

Hamed Ouédraogo, un commerçant de pagne « Danfani », explique que les clients se plaignent du coût élevé du « Faso Danfani ». « Nous disposons d’une seule couleur unique et nationale qui coûte 7 000 F CFA », soutient-il. Selon lui, les clients préfèrent souvent le pagne sans logo. Ce qui amène les commerçants à son avis, à ne pas estampiller tous les pagnes du logo par défaut. « Pour un client qui désire avoir le logo, nous le plaçons une fois le pagne acheté », précise Hamed Ouédraogo.

Estelle koutou

(Stagiaire)

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