Culture de contre-saison dans les Banwa

Des propriétaires terriens volent au secours des PDI de Solenzo

Chassées de leurs villages, des Personnes déplacées interne (PDI) ont trouvé refuge dans la ville de Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa, région de la Boucle du Mouhoun. Pour se prendre en charge, et éviter la mendicité ou se dépendre des autres pour les besoins alimentaires, ces PDI ont bénéficié de la bonté des propriétaires terriens qui leur ont cédé gracieusement des superficies pour la pratique des cultures de contre-saison. Constat dans quelques champs autour de la ville.

En dépit des bonnes récoltes faites lors de cette campagne 2023-2024 dans la commune de Solenzo, plusieurs Personnes déplacées internes (PDI) sont dans le désarroi. N’ayant pas eu de terres cultivables, ces personnes qui ont fui leurs localités pour se sauver du terrorisme, n’ont pas pu produire.

Etant des jardiniers, plusieurs d’entre elles ont sollicité et obtenu des portions de terres auprès des propriétaires terriens pour la culture de contre-saison. Samedi 18 novembre 2023. Dans une rivière intarissable à l’Ouest de Solenzo, en cette fin de saison humide, les champs de maïs, de riz, de coton, et soja, à peine récoltés sont aussitôt mis en valeur pour la culture de contre-saison.

C’est avec plaisir, dit-il, que Boukari Coulibaly, confie avoir céder un demi hectare de son exploitation à une PDI qui souhaite y produire des oignons ou de la tomate. « Il est difficile pour eux de ne pas cultiver pendant la saison des pluies et de compter toujours sur les aides pendant la saison sèche. En pratiquant le jardinage, ces PDI pourraient s’en sortir », indique le propriétaire terrien sur les raisons qui l’ont convaincu à céder ses terres. Tanmou Coulibaly est un bénéficiaire de la bonté de Boukari Coulibaly. Il dit avoir été forcé par les forces du mal à quitter son village Kanadougou dans la province de la Kossi (Nouna) avec toute sa famille à la recherche d’un abri à Solenzon.

« Avec la superficie qui m’a été cédée, j’ai commencé par les pépinières. Si je ne fais rien ma famille n’aura rien à manger », soutient le PDI jardinier. Tout au long des périmètres de la rivière, près de 200 personnes y travaillent. Issa Sangaré à lui seul, a donné des portions à une soixantaine de PDI.

Si ces personnes sont déterminées à faire quelque chose avec leurs dix doigts pour se nourrir en s’adonnant à la culture de contre-saison, elles éprouvent d’ores et déjà des difficultés qui portent un coup à la production. Il s’agit de l’indisponibilité des intrants comme les engrais et les semences de qualité. Egalement, au regard du nombre croissant des jardiniers sur le site, le risque de manque d’eau se fait sentir. Pour prévenir ce manque d’eau, les acteurs proposent un château d’eau pour y remédier. « Si on pouvait avoir un château ou dans le meilleur des cas, un barrage,  on ne parlera plus de pauvreté à Solenzo, sauf celui qui ne veux pas travailler », martèle Issa Sangaré. Sur la question des intrants, le directeur provincial en charge de l’Agriculture des Banwa, Madou Coulibaly, assure qu’ils sont en cours. Mais pour la question d’eau, M. Coulibaly a suggéré un échange avec les producteurs. En entendant, il promet les accompagner avec des conseils « avisés » afin qu’ils fassent de meilleurs rendements. Le directeur provincial a salué cet esprit d’entraide et solidarité entre personnes déplacées et populations hôtes dans la province.

 Salifou OUEDRAOGO

(AIB Banwa)

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