Au coin du Palais

Une prière de délivrance tourne à la mort

B.L et B.A ont comparu ce mardi 14 novembre 2023 en matière correctionnelle devant le tribunal de grande instance de Dédougou pour répondre des faits de coups mortels. En effet, les prévenues, l’une d’elle étudiante à l’université de Bobo Dioulasso, se sont installées dans un village de la commune de Ouarkoye, où elles faisaient des prières de délivrance.

C’est ainsi qu’en septembre 2022, B.M.T, une fille de 20 ans qui souffrait de troubles mentales fut conduite par ses parents dans les lieux pour y recevoir une délivrance. Sur place, les faits se sont mal tournés et la jeune fille a perdu la vie. D’abord considérés comme meurtre, l’affaire a été soumise à un juge d’instruction qui l’a qualifiée plus tard de faits de coups mortels.

A la barre les deux prévenues n’ont pas reconnus les faits. Pour elles, elles croyaient en la puissance de leurs prières et pensaient pouvoir apporter un soulagement à la victime. « Cela fait plus de huit ans que je prie pour des gens avec satisfaction », rétorque l’une d’elle. Pour le père de la victime, les deux dames ont bien provoqué la mort de sa fille, car a-t-il : « pendant la prière, une des dames a attrapé son cou et l’autre était assise sur son ventre. Quand elles ont fini de prier, ma fille n’a plus fait signe de vie ».

Et de poursuivre que c’est l’une des « délivreuses » qui est même venue chez lui, lui priant d’amener sa fille pour la délivrer de ses troubles. Le Procureur du Faso, tout en invitant le tribunal à déclarer ces deux dames coupables des faits de coups mortels, l’a cependant rappelé de tenir compte qu’il s’agit bien de délinquants primaires. Il a indiqué que les deux dames croyaient en leur prière et pensaient pouvoir soulager la victime de son mal. « Elles n’ont pas voulu donner la mort à la victime. Parce que les membres de sa famille présente sur les lieux croyaient aussi en la puissance de la prière. C’est pourquoi, ils n’ont rien fait pour sauver leur fille ». En répression, le parquet a requis contre les deux ‘’délivreuses’’ une peine de 24 mois assortis de sursis et une amende de 500 mille F CFA ferme. Elles connaitront leur sort le 21 novembre prochain.

Il profite des corvées pour s’évader

G.D a été condamné en février 2023 pour des faits de vol d’ânes à une peine de 12 mois ferme et à une amende de 600 mille F CFA assortis de sursis. Il épuisait tranquillement sa peine à la Maison d’arrêt et correction de Dédougou. En septembre 2023, lorsqu’il est mis en corvée dans le centre de production de Kamandéna aux encablures de Dédougou, il profita de l’inattention des gardes pour s’échapper. Il est rattrapé quelques jours plus tard. A la barre, ce mardi 14 novembre, il reconnait les faits mais dit ignorer que l’évasion est une infraction. « Quand j’étais à la maison d’arrêt et de correction, ma femme a quitté la famille laissant avec ma mère, mon enfant de bas-âge. Cette situation me rongeait le cœur », se justifie-t-il. G.D a été reconnu coupable d’évasion. En répression, il a écopé une peine de 24 mois et une amende de 600 mille FCFA, le tout ferme. Cumulée à son ancienne peine, il doit passer en tout 28 mois en taule. Egalement le sursis de 600 mille  écopé lors de sa première condamnation a été révoqué. Donc, le montant total de son amende s’élève maintenant à 1,2 millions de F CFA.

Un VDP à la barre pour vol de bœufs

B.A, un Volontaire pour la défense de la Patrie (VDP) dans une commune de la province du Mouhoun était à la barre, ce mardi 14 novembre 2023 au tribunal de grande instance de Dédougou pour vol de bœufs appartenant L.T. En effet, au cours du mois d’octobre 2023, L.T a perdu tout son troupeau de bœufs. Les recherches ont permis de retrouver une grande partie des animaux. Lui restant seize bêtes dans la nature, il poursuit les recherches. C’est là qu’un jour, il aperçoit deux de ses bœufs sur un car à destination de Dédougou. Demandé, le chauffeur lui fait savoir qu’il s’agit d’une commission appartenant à B.A, alors VDP. A la barre, ce dernier reconnait les faits. Il déclare en tout, dérober six bœufs parmi lesquels quatre ont déjà été vendus à la somme 390 mille F CFA. C’est voulant liquider les deux autres, qu’il sera pris la main dans son sac. Son acte est regretté par le parquet, car en sa qualité, il était censé protéger sa population et leurs biens. En répression, il a été condamné à 18 mois de prison ferme et à une amende de 500 mille F CFA ferme. Le tribunal a justifié cette sanction par le fait que B.A, en sa qualité de VDP devrait protéger la population et non la dépouiller de ses biens.

Il vole pour entretenir sa copine

T.J a comparu en matière correctionnelle devant le TGI de Dédougou pour répondre des faits de vols portant sur du bétail (3 moutons). En effet, il a été arrêté le 15 octobre à Safané par les VDP avec son butin alors qu’il tentait de le liquider. Conduit au commissariat de cette ville, il a reconnu les faits. A la barre encore, ce mardi 14 novembre 2023, il est resté constant. Il a volé ces moutons. Il a même déjà vendu un à la somme de 30 mille F CFA. Il prétend commettre ses actes pour entretenir sa copine. Il a révélé qu’avec le fruit de ses vols, il a déjà payé un téléphone portable de 30 mille F CFA à sa dulcinée. T.J est reconnu couple de vol portant sur trois moutons. En répression, il s’en sort avec une peine de 24 mois et une amende de 150 mille F CFA, le tout assorti de sursis. Un des victimes s’étant  constituée partie civile, T.J doit lui verser en outre la somme de 35 mille F CFA.

Adama SEDGO

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