Industrie cotonnière
FILSAH, le leader du fil 100% coton en Afrique de l’Ouest
La Filature du Sahel (FILSHA), a organisé une visite guidée de ses installations, le vendredi 15 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso, avec les journalistes pour assurer de sa capacité de production à satisfaire la demande des acteurs de la chaine avec du fil de qualité. De moins d’une tonne par an dans les années 2000, la FILSHA produit de nos jours 10 000 tonnes de fil 100% coton.
Société burkinabè de production de fil 100% coton, la Filature du Sahel (FILSAH) a, depuis près de 25 ans, su se réinventer et réorienter ses objectifs. Lors d’une visite guidée le vendredi 15 septembre 2023, les journalistes ont découvert le fleuron des industries cotonnières ouest africaines. De l’administration, à l’usine, en passant par le laboratoire, ils ont mis le doigt sur le processus de production de fil 100% coton de cette société créée en 1997 après la liquidation de Faso Danfani avec l’assistance de l’Etat burkinabè et de certains partenaires notamment l’Union Européenne.
Opérationnelle en 2000, la FILSHA, chargée de mettre à la disposition des tisseurs et tisseuses, le fil industriel de coton pour la production des pagnes et tissu Faso Danfani, est implantée dans la ville de Bobo-Dioulasso. Après 25 ans de vie, la Filature du Sahel, selon son directeur général (DG), Abdoulaye Nabolé, a su faire preuve de résilience pour être le leader ouest-africain de la filature 100% coton. « La vision de la société au départ, était de produire du fil pour alimenter l’espace communautaire économique ouest africain. Mais la crise sociopolitique de 2002 en Côte d’Ivoire a éclaboussé ces ambitions. Au lieu de se résigner, la FILSAH a redirigé ses objectifs vers la consommation nationale », a fait savoir M. Nabolé. Cette mutation, a-t-il poursuivi, s’est passée à une époque où les produits de la filature n’étaient pas encore bien ancrés dans les habitudes de la consommation locale. « En 2004 et 2005, nous avions une capacité de 500 kg par an. Mais à partir de 2006, on a atteint une cinquantaine de tonnes et aujourd’hui, on passe de 5 000 à 10 000 tonnes avec 560 employés », a retracé fièrement Abdoulaye Nabolé.
Le défi de la tenue scolaire en Faso Danfani
Cette évolution, selon le DG de FILSAH, s’explique par une importante utilisation du fil par de nombreux acteurs. « Lorsqu’on transforme des matières premières locales, c’est une création de valeur ajoutée. Et c’est à travers cette création de valeur ajoutée que le maillon mobilise aujourd’hui beaucoup d’acteurs. Cette petite chaine de valeur peut réunir pour plus de 200 000 personnes. Ce qui fait que c’est devenu une activité stratégique », a indiqué le DG du leader de la filature en Afrique de l’Ouest. Avec l’instauration du port du Faso Danfani comme tenue scolaire, Abdoulaye Nabolé est convaincu que le secteur de la production du fil de coton, va connaitre un nouveau souffle à condition que chaque acteur joue pleinement son rôle dans la chaine. Déjà, M. Nabolé a salué l’initiative de l’Etat de matérialiser en partie le concept « consommons local » à travers le port du Faso Danfani par les élèves à partir de la rentrée scolaire 2023-2024. Il a cependant invité les élèves et parents d’élèves à se tourner vers des tissus de Faso Danfani de qualité, faite par du fil de qualité, tel que produit par la FILSAH. « Aujourd’hui les gens posent le problème de qualité pour ce qui est du Faso Fanfani … A FILSAH, nous produisons du fil de qualité pour permettre à la population de disposer de Faso Danfani de qualité », a-t-il soutenu. Pour sa part, le patron de la FILSHA nourrit des ambitions pour que sa société puisse répondre efficacement aux nouveaux défis en termes de qualité et de quantité. Pour commencer, la FILSHA a formé les acteurs directs de la chaine de production du fil de coton, notamment les tisseurs et tisseuses, sur les différents types de niveau de tissage. « Des petites bandes, l’on est passé à des bandes de 30 centimètres (cm), 40 cm, 1 mètre (m), 2 m et plus. Ce sont autant d’activités faciles d’accès qui ont été développées et avec lesquelles on peut s’autonomiser », a indiqué Abdoulaye Nabolé.
Kamélé FAYAMA