Société minière Konkera SA

Les actifs rétrocédés à l’Etat burkinabè

Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon-Pierre Boussim, a reçu, le vendredi 1er septembre 2023, à Batié, dans province du Noumbiel, les actifs miniers de Konkera SA, filiale de la société CENTAMIN, suite à la renonciation au permis d’exploitation par ladite société. 

 

Le permis d’exploitation de grande mine industrielle de Konkera dans la province du Noumbiel, octroyé à la société Konkera SA, filiale de la société CENTAMIN, il y a 8 ans (mars 2015) est désormais la propriété de l’Etat burkinabè. Et pour cause, en août 2022, la société minière a décidé de renoncer à ses actifs d’exploitation. Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon-Pierre Boussim a reçu, le vendredi 1er septembre 2023 à Batié, dans la province du Noumbiel, les actifs miniers de la société. Plusieurs facteurs ont justifié cette rétrocession à l’Etat, selon le représentant de Konkera SA, Seydou Ouédraogo. Pour lui, l’avènement de la COVID-19 et la question sécuritaire ont contribué à ralentir les travaux d’optimisation.

Ce sont autant de facteurs, et surtout la mise en demeure de l’Etat, qui ont entrainé la réticence des partenaires financiers à financer le projet. De plus, a-t-il soutenu, après avoir dépensé plus de 124 millions de dollars, la société a estimé ne pas pouvoir continuer à financer seule le projet et cherchait des partenaires financiers fiables pour continuer. Tous ces facteurs, foi de M. Ouédraogo, ont poussé la société à rétrocéder ses actifs à l’Etat burkinabè. Malgré les difficultés, a-t-il poursuivi, la société a mené des actions « concrètes » dans la province. « Plus de 100 millions F CFA ont été dépensés dans des actions communautaires, la construction de forages, l’octroi de moulins à grains aux villages, etc. », a affirmé le représentant de Konkera SA.

 

Des couloirs pour parer aux conflits

 

Pour sa part, le ministre Simon Pierre Boussim a rappelé que c’est en août 2022 que la société a renoncé à son permis d’exploitation compte tenu des difficultés qu’elle a rencontrées sur le terrain pour tenir et passer à l’exploitation.

« Au vu de cette demande, le comité national des mines s’est réuni et a donné un avis favorable qui a ainsi donné effet jusqu’à la rétrocession », a-t-il poursuivi. Ainsi, selon la législation en vigueur, le Code minier prévoit que les actifs reviennent à l’Etat, a justifié le ministre en charge des mines. Les actifs désormais dans les mains de l’Etat, le gouvernement, a fait savoir Simon Pierre Boussim, va chercher un autre promoteur « dans un bref délai » pour relancer le projet et par conséquent, l’économie du pays.

Avant la réception officielle des actifs, le ministre et sa délégation ont visité les installations de la société qui avaient été saccagées en novembre 2022 après une crise entre la société et des exploitants miniers. Constatant les actes de vandalisme causés par les artisans miniers, le ministre a exhorté la population à ne pas faire justice soi-même mais à faire confiance aux juridictions compétentes.

« Tout bien privé peut du jour au lendemain appartenir à l’Etat », a-t-il indiqué, tout en rappelant que toutes les sociétés contribuent au Fonds minier de développement local (FMDL) qui permet aux communes et régions de construire des infrastructures socioéconomiques. Et d’annoncer que dans le cadre de la relecture du Code minier, des couloirs sont prévus pour permettre d’organiser les artisans miniers afin d’éviter les conflits entre eux et les entreprises minières.

Boudayinga J-M THIENON

Halidou OUEDRAOGO

(AIB/Noumbiel)

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