Web-comédie

Ces jeunes Bobolais qui se distinguent

 sur les réseaux sociaux

Dans la ville de Bobo-Dioulasso, ils sont nombreux, ces jeunes qui ont choisi de faire de la web-comédie (humour en ligne) un métier. Grâce à leur popularité sur les réseaux sociaux comme TikTok, Facebook, YouTube et Instagram, ils arrivent à se faire des revenus à travers des partenariats avec des entreprises locales. Une équipe de Sidwaya a rencontré quelques-uns de ces web-humoristes dans la deuxième quinzaine du mois de juillet 2023.

 

Depuis l’avènement des réseaux sociaux, plusieurs jeunes bobolais se sont lancés dans le métier de la web-comédie. Ces jeunes ont su transformer leur passion pour le rire en une source de revenus florissante. Bien que non rémunérés par les réseaux sociaux eux-mêmes, ces artistes bobolais ont pu déployer une approche ingénieuse pour gagner leur vie grâce aux publicités des entreprises. Karim Ouédraogo, étudiant de son Etat et connu sous le nom de « Karim la joie », sur les réseaux sociaux, fait partie de cette génération de comédiens de la ville de Bobo-Dioulasso. Il explique comment il a eu l’idée de faire de la comédie sur les réseaux sociaux. « Avant, je faisais la comédie à l’université, juste pour faire rire mes amis. C’est après que j’ai décidé de professionnaliser ce que je fais », confie-t-il. A l’entendre, il se sent bien dans son métier et il en est fier, parce qu’il arrive à se faire des followers (abonnés) et de la notoriété sur les réseaux sociaux ((YouTube, 1550 abonnés et Facebook, 13 400 abonnés). Grâce à sa popularité sur les plateformes sociales (Facebook, Tik tok, Instagram, YouTube), certains promoteurs d’entreprises locales le contactent pour des prestations contre paiement. C’est à travers cela qu’il arrive à se faire des revenus. Avec 1,4 million de followers sur Tik tok, « Dolor 2.2.6 », est aussi un jeune comédien très connu dans le paysage humoristique bobolais. De son vrai nom Drissa Kaboré, il s’est fait remarquer à travers ses vidéos hilarantes sur les réseaux sociaux. Pour lui, l’idée d’être un web-comédien est venue des vidéos similaires qu’il regardait sur les réseaux sociaux. Comme Karim la joie, Dolor 2.2.6 a aussi compris que sa popularité pouvait être une valeur ajoutée pour les marques de produits et autres entreprises cherchant à toucher un public plus large. Ainsi, affirme-t-il, les entreprises ont commencé à recourir à lui pour promouvoir leurs produits ou services avec l’humour. « Ces partenariats publicitaires sont devenus une source de revenus cruciale pour moi », souligne-t-il. Se refusant à dévoiler ses recettes, Dolor 2.2.6 confie avoir même abandonné toutes ses autres activités pour se concentrer sur la web-comédie car il s’agit d’un métier qui demande de nombreux sacrifices.

Publicité subtile

L’une des clés du succès de ces jeunes comédiens réside dans leur capacité à intégrer subtilement les publicités dans leurs contenus comiques. Plutôt que de « plaquer » les annonces, ils les incorporent de manière ludique et créative dans leurs sketches, évitant ainsi une rupture de ton qui pourrait déplaire à leur public. C’est également ce que fait Souleymane Guindé alias « Moorè gawa », étudiant et web-humoriste qui s’est inspiré de comédiens ivoiriens pour se lancer dans la web comédie. Aujourd’hui, il compte plus de 90 000 abonnés sur Facebook et plus de 170 000 sur Tik tok. Selon lui, pour faire propulser son activité, il fallait passer par les réseaux sociaux. Cependant, il estime qu’il est très difficile de se faire rémunérer au Burkina Faso à travers le net. Tout comme Karim la joie et Dolor 2.2.6, Moorè gawa affirme que pour le moment, il arrive à se faire de l’argent grâce à ses publicités et ses partenariats avec les entreprises. Pour ces jeunes, le web comédien est vu au Burkina Faso comme un paresseux, quelqu’un qui ne veut pas travailler. Ils affirment qu’ailleurs, ils sont valorisés, félicités, encouragés et même sollicités à travers leurs vidéos sur les réseaux sociaux. « Dans les autres pays, on appelle les comédiens, les enseignants de la vie », laisse entendre Hamidou Ouédraogo dit Beckham 1er, web humoriste bobolais. Pour celui qui compte plus de 660 000 abonnés sur Tik tok, les comédiens sensibilisent à travers leurs vidéos. « Avec nos comédies, les gens arrivent à rire et tirer des leçons alors que les Burkinabè même ne nous considèrent pas », regrette-t-il.

Awa SIDIBE (Stagiaire)

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