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Sanematenga/Mariage d’enfants : Des théâtres-fora pour sensibiliser les déplacés internes

Kaya, (AIB)-L’Association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP), en collaboration avec l’Initiative de journalistes pour la promotion et la protection des groupes spécifiques au Centre-nord (IJPROGS-CN), a organisé le mercredi 05 avril 2023 à Kaya, des séances de théâtres-fora et de sensibilisation sur les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre.

 

L’animation des théâtres-fora et de sensibilisation tenue sur le site d’accueil des Personnes déplacées internes (PDI) au secteur 7 de Kaya, a porté sur les mariages d’enfants et les Violences basées sur le genre (VBG).

L’activité a été financée par l’ONG Plan International et a mobilisé 864 personnes dont 457 femmes et 407 hommes.

Des participants qui ont répondu aux questions posées pendant la séance de sensibilisation ont reçu des t-shirts.

« Le message du théâtre-fora a été bref et compréhensif. Les conséquences engendrées par ce fléau  ont été expliquées aux participants qui ont été attentifs », s’est réjoui le directeur provincial en charge de la Culture du Sanmatenga, Ousséni de Adama Ouédraogo.

Il a remercié le projet CHAM, au vue de la mobilisation et a déploré le manque de séances de sensibilisation sur les sites d’accueil.

Le Directeur régional en charge des Droits humains du Centre-Nord, Issaï Bamogo, a déclaré que lorsqu’une fille est mariée avant l’âge de 18 ans, cela empiète ses droits fondamentaux, notamment le droit à l’éducation, à la santé, à la liberté et à l’intégrité physique et moral.

« En termes de sanctions, toute personne auteur de mariage d’enfants s’expose à des sanctions conformément au Code pénal révisé en 2018 qui a intégré les droits de l’enfant et de la femme en article 532-12 qui prévoit une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende de 300 000 à 1 million de F CFA », a-t-il poursuivi.

M. Bamogo a invité les populations à prioriser l’éducation de la jeune fille afin qu’elle puisse contribuer au développement socioéconomique.

Il a aussi réitéré ses félicitations à l’ADEP pour la mise en œuvre réussie de son projet CHAM.

Quant à son homologue en charge du Genre du Centre-nord, Yacouba Ouédraogo, il a déclaré qu’en 2022, sa région a enregistré 3 091 cas de VBG, 196 cas de mariage d’enfants et 116 cas de mariage forcé.

« Il s’agit de la partie visible de l’iceberg parce qu’il y a beaucoup de cas qui ne sont pas signalés aux services de l’action sociale », a-t-il déploré.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la caravane de sensibilisation sur les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre.

Les caravaniers ont aussi visité l’embouche ovine de Rasmané Rabo et l’atelier de couture de Sakinata Sawadogo, soutenus par le projet CHAM.

Selon les bénéficiaires, ces activités vont leur permettre de subvenir à leurs besoins vitaux.

« Je peux coudre dix habits par mois aux prix oscillant entre 3000 et 7500 francs. Avec cette activité de couture, je ne souhaite même pas me marier de suite », a déclaré Sakinata, âgée de 18 ans.

Pour le Haut-Commissaire de la province du Sanmatenga, Abraham Yiyé Somdo, la question de la protection de la jeune fille est très importante, dans ce contexte de crise où les droits fondamentaux des PDI sont quotidiennement violés.

Il a invité les communautés à s’approprier le concept de protection de l’enfant, afin de lui donner une chance d’étudier pour contribuer à l’épanouissement de la jeune fille.

Agence d’information du Burkina

AIO/hb/bz

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