Burkina-Lutte-Travail-Enfants
Mouhoun : Des membres de coopératives de producteurs de coton formés contre le travail des enfants
Dédougou, (AIB)-La direction régionale du Travail et de la protection sociale de la Boucle du Mouhoun a formé, les 8 et 9 février 2023 à Dédougou, 50 personnes issues des coopératives de producteurs de coton de la province du Mouhoun, sur les pires formes de travail des enfants.
La direction régionale en charge du Travail de la Boucle du Mouhoun, dans le cadre de ses activités financées par le projet CLEAR Cotton, a initié une série de formations au profit des producteurs de coton, dans la lutte contre les pires formes de travail des enfants dans les champs.
La formation a eu lieu les 8 et 9 février 2023 à Dédougou, au profit de 50 membres de coopératives des producteurs de coton de la province du Mouhoun.
Durant 48h, les participants se sont familiarisés avec les notions de « travail des enfants », de « travaux légers », de « pires formes de travail des enfants », de « travaux dangereux », etc.
Ils ont été sensibilisés sur les conséquences liées au travail des enfants dans l’agriculture et plus spécifiquement dans les champs de coton.
Selon le directeur régional en charge de la protection sociale, Moussa Traoré, l’objectif est que les participants intègrent ces concepts dans leurs activités quotidiennes.
Il a rappelé que la Région de la Boucle du Mouhoun est l’une des principales régions productrices de coton du Burkina Faso, avec près de 1/3 de ménages impliqués dans la culture l’or blanc.
M. Traoré a précisé que 33,7% des enfants de la région sont actifs dans le secteur de l’agriculture.
« L’insécurité suivie de la fermeture des écoles a contribué à renforcer la vulnérabilité de certains enfants », a-t-il regretté.
Cette formation a été saluée par le chef de Zone de la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) du Mouhoun, Grégoire Bazié.
Pour lui, elle pourra contribuer à dissuader ceux qui utilisent les enfants dans les travaux champêtres.
M. Bazié a relevé que l’utilisation des enfants dans les exploitations agricoles dévalorise le coton burkinabè.
« 95% de notre coton est exporté. Si les acheteurs se rendent compte que les enfants sont dans nos champs, notre coton perd sa valeur et est acheté à vil prix », a-t-il fait savoir.
A l’issue de cette journée, la direction régionale en charge du travail a fait le bilan de ses activités de 2022 avec la presse et annoncé ses perspectives pour l’année en cours.
Le premier responsable a salué les performances réalisées (plus de 99% de taux de réalisation).
Il a indiqué que sa structure a pu mobiliser, pour le budget de l’Etat, la somme de 255 millions F CFA contre 97 millions en 2021.
« Dans le cadre de la protection sociale, 50 entreprises ont reçu la visite des inspecteurs de travail, 137 conflits de travail ont été enregistrés et près de 6 millions F CFA ont été versés au titre des droits à des travailleurs», a-t-il poursuivi.
Moussa Traoré a aussi ajouté que plus de 950 attestations de soumission aux marchés publics et 658 attestations de chômage ont été établies pour des usagers.
« Pour l’année 2023, la lutte contre les pires formes de travail des enfants sera intensifiée et des actions de sensibilisation seront menées sur l’opérationnalisation de l’Assurance maladie universelle », a précisé le directeur régional.
M. Traoré a soutenu que le renforcement de la collaboration avec les Forces de défense et de sécurité est une nécessité pour accentuer les sorties dans toutes les provinces.
Il a estimé que pour y parvenir, des plaidoyers seront menés auprès des partenaires.
Agence d’information du Burkina
AS/hb/bz
