Campagne agricole dans les Hauts-Bassins
Plus de 36 000 ha emblavés dans la zone de Karangasso-Vigué
La campagne agricole bat son plein dans la région des Hauts-Bassins. Nous avons fait un tour dans le village de Klesso (commune rurale de Karangasso-Vigué), à une quarantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. Si certaines cultures sont au stade de montaison, d’autres producteurs par contre viennent à peine d’emblaver. Au total, 36 695,5 hectares (ha), toutes cultures confondues, ont été emblavés dans la zone, sur une prévision de 43 255 ha. La cherté du prix de l’engrais et la faible mécanisation s’invitent dans les plaintes des producteurs que nous avons rencontrés, le jeudi 28 juillet 2022.
Il est 9h30minutes, ce jeudi 28 juillet 2022 à Klesso, village de la commune rurale de Karangasso-Vigué, situé à une quarantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Dioulasso-Diébougou. Après quelques civilités présentées au chef du village, Bakesse Ouattara, l’un de ses petits-fils, Moumini Ouattara, sert de guide à l’équipe du journal de « Tous les Burkinabè » dans la superficie qui s’étend sur environ deux hectares, à quelques encablures à l’est de la cour royale. Les plants ont une bonne physionomie. La dernière pluie date d’il y a deux jours, fait savoir le guide du jour. Les deux spéculations produites dans ce champ (maïs et mil), sont à l’état de montaison. Ni le sarclage, le buttage ou le passage de l’engrais chimique n’ont été faits. « Seulement de l’herbicide a été pulvérisée entre les plants, il y a une semaine », informe Moumini Ouattara. Au moins 25 sacs de maïs sont attendus, si la saison se déroule bien, projette le petit-fils du chef du village. Prêt du champ « royal », s’étend un autre champ avec une autre physionomie. Du maïs y a été emblavé il y a à peine 10 jours. Ce retard est dû à une poche de sécheresse ces dernières semaines, selon le guide.
Cherté de l’engrais
Il est 9h56 mn au champ du conseiller villageois de développement (CVD) de Klesso, Mamourou Ouattara. Sur sa superficie de 1,5 ha, il pratique l’assolement. On y trouve du maïs, du mil, du haricot et de l’arachide. Les semis sont de plusieurs générations. « Une petite superficie », reconnait ce CVD, qui se plaint aussi de n’avoir pas semé tôt. Mamourou Ouattara explique sa superficie réduite par la non-mécanisation de son agriculture. « Je ne dispose pas de bœuf et de charrue pour le labour. Donc je suis obligé d’attendre que ceux qui en disposent finissent leur labour pour louer leurs services », indique-t-il. La mécanisation n’est pas le seul souci de Mamourou Ouattara. Le prix élevé de l’engrais chimique en fait partie. Il fait savoir que le sac du NPK de 50 kg se négocie à 35 000 F CFA cette année alors qu’à l’en croire, il coûtait largement en deçà l’année dernière. Le même souci a été évoqué plus haut par le Chef du village.
Klesso fait partie de la Zone d’appui technique (ZAT) de Karangasso-Vigué. Selon le premier responsable de la ZAT, Germain Neya contacté au téléphone, 36 695,5 ha, toutes spéculations confondues, ont été emblavés, sur une prévision de 43 255 ha. Il s’agit, dans les détails, de 19 519 ha pour les céréales (maïs, sorgho, mil, riz), 14 997 ha pour les cultures de rentes (coton, arachide, sésame, soja) et 2 179,5 ha pour les cultures vivrières (igname, patates, niébé, voandzou). Quant à la cheffe de l’Unité d’appui technique (UAT) de Klesso, Oumou Kouanda, elle assure que la saison se déroule bien dans l’ensemble. « Il y a eu dernièrement une poche de sécheresse qui a un peu retardé les semis. Mais comparativement à la saison passée, nous pouvons dire que ça va mieux », confie la technicienne de l’agriculture, tout en espérant une bonne répartition de la pluviométrie dans l’espace et le temps. Et de préciser que la majorité des cultures est actuellement au stade de montaison.
Alpha Sékou BARRY
