Education originelle africaine
Mohamed Konaté prêche le retour aux sources
Mohamed Zerber Konaté a procédé, le vendredi 1er juillet 2022, à Bobo-Dioulasso, à la restitution de ses travaux de recherches sur « l’Education originelle africaine ». Cette recherche s’est menée dans le cadre du Programme national d’éducation et de développement culturel pour la réhabilitation des valeurs africaines.
Le président de l’association Ankasso, Mohamed Zerber Konaté, prône le retour à l’éducation africaine. C’est dans ce sens qu’il a initié une recherche sur le thème : « l’Education originelle africaine ». Les travaux de ladite recherche qui se sont déroulés du 20 avril au 20 juin 2022, ont été restitués, le 1er juillet 2022 à Bobo-Dioulasso. Dans un décor traditionnel, celui qui est à la fois danseur chorégraphe, poète, nouvelliste, romancier, dramaturge et scénographe a exposé ses trois mois de recherche. « J’ai été dans plusieurs villages, discuté avec beaucoup d’intellectuels, fouillé dans beaucoup de livres, afin de ressortir l’apport réel de l’éducation africaine », a-t-il fait savoir. Avec pour objectif, a-t-il dit, de faire comprendre, contrairement à ce que bon nombre pense, que l’éducation africaine n’est pas archaïque. Un décor constitué de masques et d’objets traditionnels a été aménagé pour la soirée. Ce décor, pour Mohamed Zerber Konaté, représente en miniature le village et symbolise l’écosystème traditionnel de l’Afrique. Cette recherche, a fait savoir M. Konaté, s’inscrit dans le cadre du Programme national d’éducation et de développement culturel pour la réhabilitation des valeurs africaines. Un programme dont, selon Mohamed Zerber Konaté, l’idée a germé depuis 2016. C’est alors après cinq années de recherches, a-t-il poursuivi, que ledit programme a été présenté en septembre 2021. Dans l’exécution du programme, à en croire M. Konaté, un cadre partenarial avec toutes les structures éducatives, et aussi avec les fondateurs des établissements privés de la région des Hauts-Bassins a été mis en place. Il a par ailleurs annoncé, l’introduction, l’année prochaine, d’un programme d’activités, d’accompagnement pédagogique dans ces établissements. Le programme, comme l’a expliqué Mohamed Zerber Konaté, est la conséquence d’une faim d’identité. « L’objectif à travers la mise en place de ce programme, est de faire en sorte que les générations après moi ne rêvent plus d’identité, qu’elles soient fières de ce qu’elles sont », a-t-il affirmé. Ainsi, à écouter le président de Ankasso, le programme interroge la place réelle de l’Afrique dans le monde. La conviction de Mohamed Zerber Konaté, après la recherche qu’il a menée, est que l’Afrique a beaucoup à donner aujourd’hui. « Les valeurs que porte l’éducation africaine peuvent être une contribution de l’Afrique à l’édification d’un monde meilleur », a-t-il laissé entendre. Le programme bien que dénommé national se veut universel. « Ce programme porte la voix d’une Afrique qui prône ses valeurs à ses enfants », a lancé l’auteur de la recherche. Et de préciser que le contenu du programme n’est pas du nouveau. « C’est l’éducation que nous donnent nos familles traditionnelles, et certaines valeurs comme la solidarité, la cohésion et bien d’autres », a-t-il cité. La restitution marque en même temps le lancement d’un projet dénommé « Rik Faada » qui signifie en langue Mooré « Prends ton héritage » visant à promouvoir les savoirs endogènes africains.
Alpha Sékou BARRY
