Gourma

Cohésion sociale : les forces vives de la commune de Fada N’Gourma à la cherche de solutions endogènes.

Hier, sous la présidence du préfet du département de Fada N’Gourma, Boukari Sana, les forces vives de la commune de Fada N’Gourma se sont retrouvées autour d’une table pour examiner les maux qui mettent à mal leur vivre-ensemble afin d’y apporter des solutions idoines. C’était dans le cadre de l’élaboration  de la stratégie nationale de la réconciliation et du pacte de vivre-ensemble. Cette rencontre a eu lieu dans la cité de Yendabili.

La commune de Fada N’Gourma connait, à l’instar des autres localités du pays, des problèmes spécifiques, socio-politiques, culturels ou économiques qui effritent la cohésion sociale engendrant quelque fois des actes d’extrémismes violents aux conséquences dommageables . Notre localité, tout comme dans l’ensemble de la région de l’Est, les conflits sont essentiellement fonciers, agro-pastoraux, de succession ou de bicéphalisme, a affirmé  Boukari Sana. Il a poursuivi en soutenant que cette rencontre vise à diffuser une compréhension harmonisée de la question de la réconciliation nationale au niveau des acteurs.

Les débats ont mis en exergue les points saillants qui mettent en mal la cohésion sociale dans la commune de Fada. Parmi ces derniers, il a été retenu par les acteurs  le conflit de leadership   , l’insécurité et le problème d’exclusion. Le problème des personnes décédées et disparues a retenu l’attention des participants. Car il a été relevé qu’il y a quatre-vingt-six (86) personnes décédées suite à la crise sécuritaire sans que celles-ci aient des funérailles et cinquante-six (56) personnes disparues.

Le conseiller technique du ministère en charge de la Réconciliation nationale et de la  cohésion sociale  D. Boniface  Somé  a soutenu  que la question du leadership  coutumier peut être réglée par les filles et fils de Fada N’Gourma qui doivent revenir sur la mémoire de la transmission de la chefferie pour trouver la vérité de la détention du pouvoir. Ainsi ils peuvent faire recourir aux mémoires écrites léguées par le colon, aux sources orales et aux anciens, a-t-il ajouté.

Quant au sous-développement de la localité,  Dr Salifou Idani, Vice-président de l’Université de Fada N’Gourma accuse les filles et les fils de la région de l’Est et la mauvaise répartition des richesses du pays d’être à l’origine.  «  Les filles et fils de Fada N’Gourma doivent parler le même langage et dire la vérité. Toutes les régions ont des problèmes. Mais les gens arrivent à s’entendre sur un minimum pour que la société continue d’avancer. Sinon on va toujours crier on est en retard. Mais, qu’est-ce que nous faisons pour ne pas être en retard ? » s’est interrogé Dr Salifou Idani. Il  a poursuivi en disant que Fada N’Gourma a perdu son privilège dans la répartition des richesses depuis 2001 avec l’avènement des 13 régions. Au temps colonial, avec la rationalisation de la répartition  des ressources dans les régions, le Grand Est qu’était Fada bénéficiait du minimum, a déclaré le vice- président de l’université.

Yempabou Ouali, directeur de cabinet de la mairie de Fada N’Gourma a estimé qu’il faut réparation si nous voulons aller à une véritable réconciliation car beaucoup de personnes ont perdu leurs biens (cheptel, biens matériels) à cause de la crise sécuritaire. Et les victimes connaissent les fautifs.

Les participants ont suggéré que l’Administration ne prenne position en faveur d’un camp au détriment de l’autre de la gestion de la succession de la chefferie du Gulmu.

Kanlièyama Aboubakar COMBARY

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