Gestion durable du bois de service

 

Le Burkina dispose d’une stratégie nationale

 

Le Ministère de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique a organisé un atelier de validation de la stratégie nationale et un plan d’action 2021-2023 de gestion durable du bois d’œuvre et du bois de service le vendredi 16 juillet 2021 à Banfora dans la région des Cascades.

 

Au Burkina Faso, l’exploitation du bois d’œuvre était assurée par des unités industrielles de bois dont les scieries Ghassoub et Coulibaly installées à Banfora. Leurs activités ont été suspendues en vue d’une meilleure organisation de l’exploitation de cette ressource. Du reste, le Burkina dispose de potentialités appréciables en bois de service et bois d’œuvre. Une grande partie de ces ressources se trouve dans les aires classées, notamment dans les communes des régions des Cascades, du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins, du Centre-ouest et de la Boucle du Mouhoun. En effet, selon le SG du ministère en charge de l’environnement, des simulations faites à partir des résultats du second inventaire forestier national réalisé en 2014, 236 000 m3 de bois d’œuvre seraient exploitables en zones hors forêts classées dans 41 communes relevant des Cascades, du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins, du Centre-ouest et de la Boucle du Mouhoun. « Malheureusement, il faut noter avec amertume que ce potentiel fait l’objet d’exploitation frauduleuse. Malgré les efforts consentis par le service forestier, le fléau reste préoccupant », a déploré Dr Augustin Kaboré, secrétaire général du ministère de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique. Pour Siaka Soulama, 2ème adjoint au Maire de Banfora, les élus locaux sont conscients que dans leurs communes, les ressources forestières se raréfient. Ax dires du porte-voix du bourgmestre de Banfora, cette situation serait liée aux actions anthropiques conjuguées aux effets des changements climatiques. « Il est plus que nécessaire que des actions fortes soient menées afin de parvenir à une exploitation rationnelle de ces ressources », a-t-il invité. C’est pourquoi M. Soulama a salué cette initiative prise par le département en charge de l’environnement, d’adopter une stratégie nationale assortie d’un plan d’actions de gestion durable des ressources en bois d’œuvre et bois de service au Burkina Faso. Du côté des scieries Ghassoub et Coulibay de Banfora créées respectivement en 1976 et 1984 et la scierie du Sud-Ouest basée à Bombara dans la commune de Tienkoura créée en 2015, ce processus entrepris par le ministère en charge de l’environnement suscite une lueur d’espoir pour la reprise de leurs activités. « Nous espérons que nos cris de cœur lancés il y a longtemps pourront être compris afin que nous puissions relancer nos activités », a laissé entendre Nouhoun Coulibaly promoteur de la scierie Coulibaly.

 

Couvrir d’ici à l’horizon 2025, près de 20% des besoins du pays en bois scié

 

 

Cependant, pour la reprise de leurs activités, Nouhoun Coulibaly souhaite un accompagnement de l’Etat pour remettre en marche les machines arrêtées il y a 5 ans et certaines dettes que cette situation a entraîné. C’est fort de ce constat, et dans la perspective d’une gestion durable de ces potentialités en bois de service et bois d’œuvre au Burkina Faso, que le ministère de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique a engagé un processus qui a abouti à l’élaboration une stratégie nationale assortie d’un plan d’action 2021-2023.

Plus d’une soixantaine de participants issus des structures centrales et déconcentrées du ministère en charge de l’environnement, des ministères partenaires, des collectivités territoriales, des associations, ONG et acteurs privés exerçant dans les domaines de la production, de la transformation et de la commercialisation du bois d’œuvre et bois de service, ont été invités autour de cette table de réflexion.

A en croire Augustin Kaboré, cette initiative vise à asseoir les bases d’une industrie nationale de bois performante, génératrice d’emplois et respectueuse des normes des coupes établies. L’ambition de cette stratégie est de couvrir d’ici à l’horizon 2025, près de 20% des besoins du pays en bois scié à partir de la production nationale contre moins de 5% actuellement. De façon spécifique, la présente stratégie vise à organiser les filières bois d’œuvre et bois de service, mettre en place une industrie de bois adaptée au contexte socio-économique et écologique du pays, renforcer la gouvernance de la gestion des ressources en bois de service et bois d’œuvre.

En plus de l’organisation des acteurs, il est attendu notamment la réalisation de plantations d’envergure pour la production du bois d’œuvre et du bois de service dans les aires classées et espaces de conservation des collectivités territoriales. En outre, cette stratégie prévoit la concession de zones de coupe de bois d’œuvre assortie de cahier de charges, des plans d’exploitation et de plans de gestion environnementale et sociale, sans oublier le renforcement du cadre légal et institutionnel des filières bois d’œuvre et bois de service. Pour ce faire, le secrétaire général du ministère en charge de l’environnement a invité l’ensemble des acteurs à un engagement « sans réserve » pour une gestion durable des ressources naturelles au profit des générations présentes et futures.

Mamadou YERE

(AIB/ Comoé)

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