Campagne agricole 2021-2022

 

Un contraste dans la province du Tuy

 

La campagne agricole présente deux visages à Houndé dans la province du Tuy, région des Hauts-Bassins. Pendant que certains producteurs ont profité des premières pluies pour démarrer leur saison, d’autres se sont pris  un peu tard. Le constat a été fait dans quelques champs de production le vendredi 9 juillet 2021.

Vendredi 9 juillet 2021. Le ciel est nuageux aux environs de 14 heures. Las d’attendre une « bonne » pluie, Paul Savadogo et les  membres de sa famille, dans les encablures de Béréba, dans la province de Tuy (Houndé), dabas et semoirs en mains, il s’attèlent à mettre en terre du maïs sur sa parcelle qu’il a labourée depuis une semaine. « Nous avons labouré depuis une semaine et on attendait une bonne pluie pour semer. Mais comme il ne pleut pas, pour ne pas être trop en retard, nous nous sommes résolus à semer en se disant qu’il va pleuvoir d’ici là », a expliqué M. Savadogo inquiet de la pluviométrie de cette campagne agricole 2021-2022. La saison dernière, a-t-il poursuivi, il avait presque fini les semis à cette période. Mais Paul Savadogo garde espoir quant à une bonne issue de la campagne.

« Grâce à Dieu, nous espérons une bonne campagne. Depuis quelques années nous vivons des débuts difficiles de campagne comme cette année mais en fin de compte, tout se termine bien. Donc nous gardons espoir que d’ici là, les pluies vont s’installer. Et si nous suivons les conseils des agents de l’agriculture, nous pourront récolter », s’est-il voulu rassurant. Comme Paul Savadogo et ses membres de famille, N’tiambo Elysée Domboué, un jeune producteur de Karaba, un quartier de Houndé, et les siens, semaient du maïs aussi ce 9 juillet 2021. Pendant que deux de ses frères, sur un sol sec et poussiéreux, à l’aide de bœufs de trait, labouraient difficilement, lui, ses épouses et ses autres frères et sœurs les suivaient en semant.

A la question de savoir comment se présente la campagne agricole 2021-2022, N’tiambo Elysée Domboué est, on ne peut plus clair : « Le début de la campagne de cette année est plus inquiétant que les autres années. Il est certes vrai que nous nous plaignons chaque saison de l’installation tardive des pluies, mais cette année, c’est encore grave. Depuis le début de la saison, ce sont seulement deux bonnes pluies que nous avons eues. Des pluies d’ailleurs mal espacées qui ont fait que les premiers semis n’ont pas poussé nous obligeant à ressemer encore », a déclaré M. Domboué avec amertume.

L’espoir gardé pour une bonne issue de la campagne

Une situation qui inquiète le jeune producteur de Houndé qui préfère garder espoir que de tomber dans le fatalisme. « Il est vrai que la situation inquiète mais nous allons prier pour une installation des pluies afin d’assurer une bonne campagne agricole », a-t-il lancé les yeux tournés vers le ciel nuageux. Si Paul Savadogo et N’tiambo Elysée Domboué sont à l’étape de semis, Lazare Kahoun, de Dohoun, la soixante sonnée, a profité des toutes premières pluies du mois de juin pour semer son camp de maïs.

A la date du vendredi 9 juillet 2021, le sexagénaire avec ses enfants débarrassaient son maïs, au stade de levée, des mauvaises herbes. Même si le champ de maïs à perte de vue de Lazare Kahoun présente une bonne physionomie, le manque de pluie lui trouble le sommeil. « La sècheresse de cette année nous inquiète. Nous avons mis de l’engrais dans une bonne partie du champ, mais il faut de la pluie pour que l’engrais puisse aider les plants à se développer », a-t-il soutenu.

Tout de même, M. Kahoun pense faire une bonne campagne agricole pourvue que dame nature ne tarde pas à ouvrir ses vannes. A quelques deux kilomètres de l’exploitation de Lazare Kahoun, Camille Kahoun, ses épouses et ses sœurs débarrassent eux aussi, leurs cotonniers de mauvaises herbes. En plus de la problématique de la pluviométrie, Camille Kahoun, pose le problème d’engrais pour ses 13 hectares de coton. « Le coton a besoin actuellement de l’engrais, mais la SOFITEX (ndlr société burkinabè des fibres textiles) nous fait comprendre qu’il y a une rupture pour l’instant. Mais en attendant, nous le débarrassons des mauvaises herbes, le temps d’être approvisionné », s’est-il confié en faisant savoir que la SOFITEX leur a promis de leur livrer l’engrais les prochains jours.

D’ailleurs, a-t-il poursuivi, c’est une première que la SOFITEX leur livre les semences pour revenir après avec le reste des intrants. D’habitude, selon ses confidences, tous les intrants leur sont servis en même temps que la semence. Mais il espère que la nationale des fibres textiles va tenir parole pour leur permettre d’appliquer l’engrais à bonne date.

Kamélé FAYAMA

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