Campagne agricole dans la Boucle du Mouhoun

 

Les producteurs confiants malgré l’installation tardive

 

 La campagne agricole s’est installée avec un retard dans la Boucle du Mouhoun. Si dans certaines superficies agricoles, les plants sont déjà visibles, dans d’autres les agriculteurs s’activent pour semis. Un constat ce dans quelques champs de Dédougou, dans les Banwa et du Sourou.

Dimanche 27 juin 2021, nous sommes dans les superficies agricoles sur l’axe Dédougou- Bobo à une dizaine de kilomètres de la capitale de la région de la Boucle du Mouhoun. Issaka Bonkoungou est déjà dans son champ. Il s’apprête à faire des butes à l’aide de ces deux bœufs pour semer son maïs. Sa propriété d’environ 1,5 hectare (ha) est destinée au petit mil et au maïs. Le petit mil, déjà semé, commence à pousser. Le sieur Bonkoungou est confiant malgré l’installation tardive des pluies. « L’année passée, on a commencé à peu près au même moment, mais on a bien récolté. Notre vœu est qu’il y ait une bonne pluviométrie », a-t-il souhaité. Un peu plus loin, un autre agriculteur, Richard Coulibaly, n’a pas encore commencé son exploitation. Il dit attendre un tracteur pour le labour. « J’ai appelé le propriétaire du tracteur, il m’a dit qu’il n’aura pas le temps si ce n’est que ce dimanche. Il est en route et je l’attends », a-t-il soutenu-t-il. A la question de savoir s’il n’est pas tard pour  semer, il répond : «  Non, pas du tout. A Dédougou, depuis un certain temps, nous avons l’habitude de semer à pareil moment ». Il compte ainsi accélérer pour pouvoir tout semer dans la semaine qui suit. « J’ai demandé de l’aide à des parents. Je pense pouvoir finir dans 3 à 4 jours. Après ça, nos regards seront tournés vers Dieu pour qu’il nous accorde une bonne pluviométrie bien repartie dans le temps », a souligné Richard Coulibaly.

Aux alentours de Dédougou, la plupart des exploitants agricoles n’ont pas encore fini de semer mais, partout ils s’activent pour être au rendez-vous. Le président de l’Union régionale des producteurs de maïs, David Bicaba, grand exploitant dans la commune de Ouarkoye, province du Mouhoun, à une quarantaine de kilomètres de Dédougou, pense qu’il y a un léger retard dans l’installation de la campagne agricole. « La saison précédente, à la date du 10 juin, j’avais fini de semer. Cette année, nous sommes au 27 juin, je n’ai pas encore fini », a fait remarqué M. Bicaba. Pour lui, le choix des semences est primordial dans la réussite de la campagne agricole. Ce choix, contribue, selon lui, a environ 45% de la réussite de la production agricole. C’est pourquoi, il invite les producteurs du « Grenier du Burkina » à être   plus regardant en s’offrant les services des structures techniques de l’agriculture pour le bon choix des semences.

Dans la province des Banwa (l’une des six provinces de la Boucle du Mouhoun) par contre, la campagne agricole s’installe progressivement mais en avance par rapport à la zone de Dédougou.  Les paysans sont dans les champs de part et d’autre. On constate des labours, des sarclages, et dans certaines zones, les plants sont visibles.

 

Le choix des semences est primordial

Lassina Tialla, la soixantaine remplie, producteur dans la province des Banwa, dit avoir commencé le nettoyage de ses deux hectares depuis le mois d’avril. « Il faut se lever tôt car nul ne détient la pluie. Ainsi dès la première pluie, j’ai semé  mon petit mil et aujourd’hui, je suis fier de l’évolution de mes plants », indiqué M. Tialla l’aire fier de présenter sa propriété qui présente une bonne physionomie. Si la pluie se repartie très bien dans le temps et dans l’espace, le sexagénaire, Lassina Tialla entend récolter près de 80 sacs de 100 kg de ses hectares exploités. Avec cette récolte, sa famille sera à l’abri du besoin alimentaire. Il a confié de venir en aide souvent à certaines personnes nécessiteuses de son entourage. Si aujourd’hui, la mode est l’utilisation, parfois abusive des pesticides, le vieux Tialla dit ne pas les utiliser pour les conséquences qu’elles ont sur le sol. « En plus de dégrader le sol, les pesticides restent réserver aux paresseux », a martelé Lassina Tialla.  Inoussa Sawadogo exploite trois hectares et le tout est destiné au maïs. A l’aide d’une charrue motorisée, il laboure son champ. Très optimiste, rien n’est tard pour lui.  « Les gens s’empressent pour rien. Ce n’est même pas encore le moment de la campagne agricole », a-t-il estimé. Il compte récolter avec cette superficie au moins 60 sacs.

Dans la province du Sourou (Tougan), la campagne est également en phase de démarrage. Les producteurs sont dans les préparations de leurs exploitations. Mahamadi Sawadogo, aux encablures de Tougan est prêt. Il attend une bonne pluie pour semer son petit mil. « Tout ira bien. Avec les membres de ma famille les travaux iront vite, et j’espère être dans le temps », a-t-il laissé entendre ce 27 juin 2021. Hamadou Kiéma, à l’aide de son âne, labour son champ pour mettre à terre du petit mil. « Je pense que la saison est en retard mais avec l’aide de Dieu, tout ira bien», a-t-il dit.

Adama SEDGO

Salifou OUEDRAOGO

 (AIB/ Banwa)

Paul DRABO

(AIB/ Sourou)

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