Journée mondiale de l’hygiène menstruelle
Les filles souhaitent des infrastructures adaptées dans les écoles
La Journée mondiale de l’hygiène menstruelle a été célébrée le jeudi 10 juin 2021 à Bobo-Dioulasso. Le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Stanislas Ouaro, qui a présidé la commémoration, a annoncé des mesures pour permettre aux filles scolarisées de vivre dignement leurs menstrues au sein de leurs établissements.
La journée mondiale de l’hygiène menstruelle a été célébrée cette année à Bobo-Dioulasso sous le thème « appelons à l’action et à l’investissement dans une bonne santé hygiénique des menstrues dans la reprise post pandémique, tous ensemble, plus nous parlerons d’une seule et même voix, plus notre message sera fort et clair ». Elle a regroupé les membres du gouvernement, les partenaires techniques et financiers (PTF) et surtout de nombreuses filles scolarisées.
Leur porte-parole, Isabelle Millogo, a saisi cette occasion pour évoquer les souffrances qu’elles endurent pendant leur période de menstrues. Elle a ainsi cité le manque de toilettes appropriées dans leurs écoles, de point d’eau, d’information, le stress, les stigmatisations, ou la honte qui sont à l’origine de ces souffrances. Ces conditions difficiles, a-t-elle souligné, obligent certaines d’entre elles à être régulièrement absentes, ou à abandonner l’école.
Isabelle Millogo a alors invité les autorités compétentes à créer des conditions favorables qui permettront aux filles de mieux traverser cette période difficile et de poursuivre dans la dignité leurs études. Réagissant à ces préoccupations le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Stanislas Ouaro, a laissé entendre que la question des menstrues reste un défi majeur pour son département qui fait de la promotion de l’éducation des filles une priorité, convaincu qu’un pays ne peut se développer si les filles sont exclues du système.
Un besoin de 300 milliards FCFA
Pour cela, des évaluations ont été faites en termes de construction de latrines et de points d’eau dans les écoles et de sensibilisation. Ces besoins, a dit Stanislas Ouaro, s’élèvent à près de 300 milliards de FCFA, une somme dont ne dispose pas son département. C’est pour cela le ministre de l’éducation nationale s’est adressé aux partenaires techniques et financiers à l’accompagner dans la mobilisation de ces ressources afin de permettre aux filles de mieux gérer leurs menstrues et à ne pas abandonner les études. L’appel du ministre a reçu une oreille attentive de la part des PTF.
Leur représentant, Dr James Mugaye, a souligné que les partenaires techniques et financiers s’engagent à soutenir toute initiative allant dans la promotion de l’hygiène menstruelle. Il s’agit à travers cet accompagnement, de donner des capacités, ou des informations fiables pour permettre aux filles de vivre leurs menstrues dans la sécurité et l’intimité car pour lui, aucune fille ne doit avoir honte de ses règles. La marraine de cette commémoration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, Hadja Fatoumata Ouattara/Sanon, ministre de l’économie numérique, s’est aussi engagée à soutenir toute action qui permette aux filles de vivre dignement leurs menstrues. Sa représentante, Madina Bouda, a aussi cité les conséquences des menstrues et a invité à briser les idées préconçues et le silence autour des menstrues.
Le 4e adjoint au maire de Bobo-Dioulasso, Alain Sanou, a également réaffirmé l’engagement de la commune dans cette synergie d’actions à promouvoir l’hygiène menstruelle afin de réduire la souffrance des filles pendant leurs règles. La Journée mondiale de l’hygiène menstruelle à Bobo-Dioulaso a été marquée par une exposition des objets et produits concourant à l’hygiène menstruelle des filles.
Adaman DRABO
