Journée internationale de la femme dans les Banwa

Sortir la femme de la précarité

 

Le lundi 08 mars 2021, le monde entier a célébré la 164è journée de la femme. A Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa, dans la région de la Boucle du Mouhoun, aucune manifestation n’a été organisée à cet effet. Tout de même, Mariam Drabo qui déplore les conditions difficiles de la femme, estime que cette journée, comme l’indiquent ses fondements, doit être l’occasion de songer à changer la vie de la femme.

 

Lundi 8 mars2021, journée internationale de la femme. En cette matinée dédiée à l’autre moitié du ciel, la place de la mairie de Solenzo, parée pour cet évènement qui ne se passe qu’une fois dans l’année, est vide. La Maison de la femme laissée à elle-même est aussi devenue le refuge des margouillats et des reptiles. Faute de s’entendre, la femme n’a pas été magnifiée dans le chef-lieu de la province des Banwa. Pas une halte pour cogiter sur les conditions de la femme, ni de fête en son honneur pour son apport inestimable à la société.  Par contre, chacune vaque à ses occupations quotidiennes. Célébrée pour la première fois en 1911, la journée internationale de femme met en avant la lutte pour les droits de la femme, notamment la réduction des inégalités par rapport aux hommes.

Malgré les efforts consentis pour améliorer les conditions de vie de l’autre moitié du ciel, elles sont nombreuses, celles qui croulent sous le poids de la société au pays des Hommes intègres. Pauvreté, margilisation, corvées d’eau,… sont le quotidien de beaucoup de femmes. Sont de celles-là Mariam Drabo, résidente à Solenzo dans la province des Banwa, région de la Boucle du Mouhoun. Mère de six enfants et épouse d’un agent de la société des fibres et textiles du Burkina (SOFITEX), dame Drabo, la cinquantaine révolue, dit traverser des moments difficiles. Et pour elle, la journée du 8 mars doit être un moment de réflexion pour sortir les autres femmes de la souffrance.

Depuis la retraite de son mari à la nationale des fibres d’il y a une dizaine d’années, c’est la croix et bannière pour Mme Drabo et ses enfants. Si deux de ses enfants sont décédés, ses jumeaux faute de moyens financiers, selon les confidences de Mariam Drabo, ont abandonné les bancs à la classe de CM2. Le seul enfant du couple Drabo qui fréquente, est en classe de CE2. « Je suis comme une veuve. Mon époux n’est jamais à la maison. Une fois sa pension en mains, il disparait de la circulation et ne revient lorsqu’il n’a plus rien », se lâche avec amertume Mariam Drabo. Pour ne pas mourir de faim, Mme Drabo s’adonne à de petites activités. Aide vendeuse de savon en boule, Mariam Drabo gagnait 200 à 300 FCFA le jour en fonction du marché. Un gain qui ne lui permet pas de subvenir aux besoins de sa famille.

Pour un mieux-être, Mme Drabo va abandonner cette activité de aide vendeuse pour entreprendre la fabrication et la vente des épices. Travaillant pour son propre compte, Mariam Drabo se fait un bénéficie de 3000 à 3500 FCF pour une dépense de 20 000 dans la fabrication et la commercialisation des épices. « Ce bénéfice me permet de payer une boîte de maïs chaque deux jours pour nourrir mes enfants, les habiller et les soigner quand ils sont malades », dit-elle. Si cette nouvelle activité lui permet de subvenir à quelques besoins élémentaires de sa famille, la cheffe de famille malgré elle, déplore le manque de matériel de travail. « C’est à la main que je pile les épices. Ensuite, dans une charrette, je fais le tour des restaurants, bars et boutiques à la recherche de la clientèle », poursuit-elle. C’est pourquoi elle lance un appel aux bonnes volontés, surtout à la ministre en charge de la femme, à la soutenir pour faire prospérer cette activité de fabrication et de vente d’épices qui est sa « mine d’or ».

Salifou OUEDRAOGO

Correspondant

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!