Lutte contre les grossesses non désirées

Séance de sensibilisation au lycée municipal de Gaoua

La direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-Ouest a organisé, le mardi 16 février 2021 une séance de sensibilisation du personnel enseignant du lycée municipal de Gaoua sur les grossesses non désirées et les mariages précoces.

 

Selon les statistiques du ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, le Sud-Ouest est l’une des 13 régions qui enregistre le plus grand nombre de grossesses non désirées en milieu scolaire. C’est pour changer cette donne que la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-Ouest a entamé une série de séances de sensibilisation dans les établissements scolaires sur les grossesses non désirées et les mariages précoces avec le soutien de l’ONG Plan international. Le mardi 16 février 2021, l’équipe de la direction régionale était au lycée municipal de Gaoua où elle s’est entretenue avec les professeurs principaux, les responsables de l’établissement et l’association des parents d’élèves (APE). Cet établissement a enregistré, si l’on se fie aux statistiques du service de la vie scolaire, 15 cas de grossesses en 2020-2021 et 5 cas pour le premier trimestre de l’année scolaire en cours. Le directeur régional des droits humains et de la promotion civique, Woubar Metuor Somda, a souligné que cette activité se veut un plaidoyer auprès des éducateurs mais aussi d’échange afin de recueillir des informations nécessaires, et orienter les futures actions. Pour lui, le taux élevé de grossesses non désirées dans la région est dû à plusieurs facteurs. Il s’agit notamment de la pauvreté avec un indice de 41,5% et l’influence des sites d’orpaillages. « Les conséquences sont, entre autres, l’abandon scolaire, les violences conjugales (42% des femmes de la région en subissent), la marginalisation sociale et la rareté de l’élite féminine », a confié Woubar Metuor Somda. En ce qui concerne les mariages précoces, il a noté que le Burkina Faso est classé 5e au monde avec un taux de 51,6% de mariages d’enfants. Et dans le Sud-Ouest, a-t-il poursuivi, 65% des femmes ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Il a laissé entendre qu’en 2019, il y a eu 9 enlèvements d’élèves. « Ces actes portent atteinte au taux d’achèvement scolaire », a-t-il soutenu. Après près de trois heures d’échanges, le directeur régional a dit être satisfait des échanges. « Ces échanges ont permis de mieux cerner la problématique des grossesses non désirées et des mariages forcés ou précoces des élèves-filles. Cela nous interpelle que le défis demeure, et nous devons redoubler d’efforts pour poursuivre la lutte et permettre à l’élite féminine d’être enrichie », a conclu M. Somda.

Joseph HARO

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