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Sénégal/Coronavirus : Hissène Habré placé en résidence surveillée
Dakar, 7 Avril 2020 (AIB)-L’ancien président Tchadien Hissène Habré a été libéré lundi à Dakar pour deux mois et placé en résidence surveillée.
L’ancien président Hissène Habré a quitté lundi pour deux mois, sa prison du Cap Manuel, à la pointe de la presqu’île où est située la capitale sénégalaise Dakar, où il est détenu pour crimes contre l’humanité et placé en résidence surveillée.
Dans le cadre de la stratégie de riposte à la maladie à coronavirus (COVID-19), les autorités sénégalaises ont choisi la prison du Cap Manuel, pour «recevoir toutes les personnes nouvellement placées sous mandat de dépôt».
Celles-ci y seront détenues à l’isolement pendant la durée de leur quarantaine, mesure de précaution pour éviter d’éventuelles contaminations en milieu carcéral.
Selon le juge, Boubacar Ndiaye Fall qui a autorisé la libération, la sortie temporaire de l’ex-président tchadien «augmenterait automatiquement la capacité d’hébergement de la prison», tandis que sa présence «est de nature à handicaper les efforts déployés par l’administration dans ce combat».
La libération intervient aussi suite à une demande de permission formulée le 26 mars dernier par Me Mamadou Diawara, avocat de l’ex président.
Ce dernier appuyait sa requête sur le fait qu’en raison de la pandémie de COVID-19, Hissène Habré, du fait de son âge, est «particulièrement vulnérable» à une contamination en milieu carcéral.
Selon l’ordonnance du juge Boubacar Ndiaye Fall, le président Hissène Habré devra passer les 60 jours de sa permission, «dans sa résidence de Ouakam, un quartier résidentiel de Dakar» et il «réintègrera l’établissement pénitentiaire du Cap Manuel, immédiatement, à l’expiration de l’autorisation de sortir».
Dans un communiqué publié le 1er avril, l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré avait estimé que «la crise sanitaire ne doit pas servir d’excuse à la libération anticipée de Hissène Habré».
Selon cette association, «Depuis sa condamnation, les soutiens de l’ancien président «réclament sa libération pour des motifs fallacieux, comme de fausses rumeurs de maladie».
L’association estime que pourtant le président Habré, «n’est pas en contact avec d’autres détenus et ne risque donc pas d’être contaminé à cause de la promiscuité qui existe dans beaucoup de prisons».
«Il semble donc suffisamment protégé du virus. La présence de Hissène Habré en prison est donc toujours justifiée, d’autant plus qu’il continue de refuser d’indemniser ses victimes (dont) beaucoup vivent dans la précarité et n’ont pas accès aux soins médicaux>>, soulignait-elle.
Hissène Habré, 78 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 morts, le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.
Agence d’Information du Burkina
Wis

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