Énergies renouvelables
5 000 jeunes bientôt rompus aux métiers
Le ministère de l’Energie a procédé, le mardi 26 novembre 2019 à Bobo-Dioulasso, au lancement du projet de formation de 5 000 jeunes aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Chaque région devrait bénéficier au moins de 200 techniciens.
Le ministère de l’Energie veut privilégier les compétences locales dans les métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. C’est dans cette optique qu’il a lancé, dans la matinée du mardi 26 novembre 2019 à Bobo-Dioulasso, le projet de formation de 5000 jeunes. Le projet est piloté par l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE). Selon le directeur général (DG) de l’ANEREE, Issouf Zoungrana, la formation s’inscrit dans un processus d’assainissement du secteur des énergies renouvelables. Pour lui, le processus consiste à miser sur le contrôle qualité, mais également la certification et la formation des acteurs du solaire. Chaque région, a confié Issouf Zoungrana, bénéficiera au minimum de 200 jeunes, formés sur place. A écouter le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, cette formation a tout son sens, si le Burkina Faso veut parvenir à l’indépendance énergétique. Moins de 30% de la population burkinabè, a-t-il souligné, ont accès à l’énergie électrique aujourd’hui. Et ce, malgré une subvention de l’Etat à hauteur de près de 70 milliards de F CFA dans le secteur. Bachir Ismaël Ouédraogo a déploré un paradoxe que présente le pays des hommes intègres. Ce pays, a indiqué le ministre, est l’un plus ensoleillés de la sous-région, mais a malheureusement le kilowattheure (kWh) le plus cher. L’énergie solaire est donc à ses yeux, un salut, en ce sens qu’elle permet de réduire considérablement le coût du kWh. « Le coût du kWh qui sort de nos centrales thermiques est à 140 F CFA malgré la subvention de l’Etat, tandis que celui qui est produit par les centrales solaires est à moins de 50 FCFA », a fait savoir M. Ouédraogo. A écouter le ministre de l’Energie, pour y parvenir, il faut miser sur la ressource humaine, et cela passe par la formation.
Un vaste chantier dans le domaine du solaire
Pour leur permettre de développer leur business au plan local, les jeunes bénéficieront d’une formation en entreprenariat, et seront dotés de kits d’installation à leur sortie. Bachir Ismaël Ouédraogo a dans la foulée, annoncé un vaste chantier dans le domaine du solaire. Près de 500 villages auront des mini-centrales solaires, et près de 200 000 ménages seront dotés de kits solaires. Une usine d’assemblage de panneaux solaires doit bientôt sortir de terre. Et au ministre de lancer un appel aux entreprises évoluant dans l’énergie solaire de soutenir ce projet. « Job Booster » finance les 50% des frais de formation des 5 000 bénéficiaires, l’ANEREE les 40%, et les 10% sont pris en charge par les bénéficiaires. Pour le coordonnateur de « Job Booster », Christophe Zongo, le projet va en droite ligne avec les objectifs de sa structure. « Job Booster », a-t-il signalé, s’est donné un défi, la formation de plus de 20 000 jeunes dans divers métiers, et l’emploi de plus de 15 000. « Pour 2019, Job Booster doit former et insérer 11 000 jeunes. Donc l’accord de l’ANEREE vient à point nommé », s’est félicité Christophe Zongo. Des partenaires ont décidé de sponsoriser la formation d’un effectif supplémentaire de jeunes dans les régions. C’est l’exemple de « Vinci Energies » (entreprise s’occupant de la centrale solaire de Zagtouli) et de « Faso Energy » (entreprise locale d’assemblage de panneaux solaires), qui se sont engagés à sponsoriser respectivement, la formation de 300 et de 400 jeunes au profit de la région du Centre. Séance tenante, des personnalités présentes à la cérémonie, ont décidé de prendre en charge la formation de près de 500 jeunes pour le compte des Hauts-Bassins.
Alpha Sékou BARRY
alphasekoubarry@gail.com
