Ecole primaire publique de Douna «A »

60 ans de formation

Les fils de la commune rurale de Douna, dans la province de la Léraba, ont célébré, le 2 novembre 2019, les 60 ans de l’école primaire publique «A». Autorités nationales et régionales, anciens élèves et maîtres, parents d’élèves et élèves de l’établissement ont été témoins de cette cérémonie placée sous le thème «Education et cohésion sociale ». Un hommage a été également rendu aux pionniers.

 

L’école primaire publique de Douna «A » a ouvert ses portes en 1956 sous l’appellation « Ecole privée primaire catholique ». Elle a d’abord accueilli sa première promotion avec environ 70 élèves dont 3 filles sous la «tôle » d’une infrastructure précaire de Faso Yaar. Après des efforts des fils du village et des élèves avec l’accompagnement de l’Etat, finalement le premier bâtiment a vu le jour avec 3 classes. De cette première promotion, 45 élèves vont parvenir à se hisser au CM2 où 05 élèves vont décrocher leur premier diplôme le Certificat d’études primaires élémentaires contre zéro admis au concours d’entrée en 6ème. Les 60 ans de l’établissement ont été ainsi célébrés, le 2 novembre 2019 à Douna. Témoignages, remise de matériels didactiques, récompense des meilleurs élèves et enseignants, hommage aux anciens élèves et maîtres, pose de la première de la clôture de l’école «A», plantation d’arbres et signature du livre d’or, ont été, entre autres, les actes majeurs de cette célébration. Cet anniversaire a été placé sous le patronage du ministre en charge de l’Education nationale, le Pr Stanislas Ouaro, le parrainage du ministre en charge de l’Enseignement supérieur, le Pr Alkassoum Maiga, et le co-parrainage du ministre délégué en charge de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Madiara Sagnon/Tou. A en croire le président du comité d’organisation, Fousseni Son, la célébration de ces 60 ans de l’école «A» est la fin d’un long rêve et témoigne si besoin en était encore, qu’une seule main ne saurait ramasser la farine. C’est pourquoi, il a invité toutes les filles et fils sans exception de génération, à l’unité pour booster le développement de la commune. Pour la co-marraine Madiara Sagnon/Tou, en plaçant ce soixantième anniversaire sous le signe «Education et cohésion sociale», c’est pour interpeller toutes les filles et fils de la commune de Douna, que tout développement a pour socle l’éducation et de façon indéniable la cohésion sociale. C’est pourquoi, elle a interpellé l’ensemble des acteurs à « s’investir dans l’éducation des enfants, mais aussi à cultiver l’entente et à privilégier le dialogue afin de participer au développement de cette belle commune». Au titre des témoignages, les premiers élèves Mamadou Hié, Paulin Kara et Madiara Sagnon/Tou ont laissé entendre que «ce n’était pas facile ». Ces derniers se rappellent toujours de l’époque. «Nous avons confectionné nous-mêmes les briques et les avons transporté sur la tête pour la construction du tout premier bâtiment », ont-ils, entre autres, déclaré. Madiara Sagnon/Tou a étudié du CP2 au CE1 chez une tante qui était enseignante dans cette école. Elle garde encore les souvenirs de l’état branlant des logements et des salles de classes qui étaient constamment décoiffés par les vents de pluies. «Vraiment ce n’était pas facile, à chaque fois que le ciel menaçait, on n’était obligé d’aller s’abriter dans les cases des voisins», a-t-elle déclaré. Messieurs Hié et Kara se souviennent toujours du «symbole» comme si c’était hier. Selon eux, il fallait tout faire pour ne porter le « symbole ». Ils racontent que pour ne pas emporter le « symbole » à la maison du fait qu’il sera regardé d’un mauvais œil par sa famille, le « symbolier »  n’hésitait pas à accuser à tort un camarade afin de lui remettre le « symbole » à son tour.  Faut-il le rappeler, le « symbole » était un objet stigmatisant (crâne d’animaux ou autre objet étrange). Il était porté par tout élève qui s’exprimait dans une langue autre que le français. Même au village, l’élève ne pouvait pas parler dans sa langue locale au risque d’être entendu par le « symbolier ». Par ailleurs, Aussi Mamadou Hié et Kara Paulin, aujourd’hui à la retraite, déplorent les maux qui minent le système éducatif actuel. Il s’agit, entre autres, de «l’indiscipline et de l’incivisme actuel dans les écoles».

Mamadou YERE

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