Mouvement des agents de santé dans les Hauts-Bassins

 

Le syndicat ne décolère pas, les responsables de santé optent pour l’omerta

 

Les agents de la santé humaine et animale sont en mouvement sur tout le territoire national, depuis le 7 juin dernier. A défaut d’un consensus entre la partie gouvernement et le syndicat, ledit mouvement se poursuit jusque-là. Un tour dans quelques structures sanitaires de Bobo-Dioulasso nous a permis de constater de visu l’évolution de la situation.

 

Il est environ 11 heures, ce le vendredi 19 juillet 2019 quand nous franchissons la grande porte du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS). Juste à notre droite, les longues files d’attente qui caractérisaient souvent la devanture des caisses, font place à une faible fréquentation. Seuls quelques patients y sont alignés. Un peu en profondeur, des rares vas et viens de quelques patients animent les couloirs de cet hôpital. Cette morosité est-il lié au mouvement des agents de santé ? La question restera posée, puisque nous avons tenté de rencontrer sans succès le premier responsable du CHUSS. Le sujet semble être trop délicat pour être évoqué en présence de journaliste. Plus tôt, nous étions rentrés en contact avec le premier responsable régional de la santé. Ce dernier aussi a préféré garder l’omerta, nous renvoyant à la direction de la communication du ministère de la Santé. Au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Dafra, c’est presque la même ambiance. Une cour moins grouillante que d’habitude, des engins, vraisemblablement du personnel, garés çà et là. Le médecin-chef n’est pas là, mais sa secrétaire qui nous reçoit prévient : « Il faut une autorisation de la direction régionale de la santé pour en parler». Côté syndical, ils sont plus prolixes. Le secrétaire chargé à la formation syndicale du SYNTSHA dans la province du Houet, Gustave Somda que nous avons rencontré le 18 juillet, ne décolère pas. « Après deux ans, nous pensons qu’il y a un problème de volonté politique », martèle le syndicaliste. Gustave Somda regrette que jusqu’à ce jour, toutes les rencontres avec le gouvernement se soient terminées en queue de poisson. Le gouvernement, rapporte-t-il, était face à l’ensemble des syndicats de la santé, le 11 juillet dernier. Il a, à l’occasion, été demandé au SYNTSHA de lever le mot d’ordre et de différer le protocole. Ce qui a été purement refusé. Ce mot d’ordre, à écouter M. Somda, ne sera pas levé tant que le problème ne sera pas résolu. « Il n’est pas exclu que nous ajoutons d’autres formes de luttes », prévient-il. Quant au mouvement, il nous précise qu’il est bien suivi « jusqu’au dernier CSPS » de la région. « Au CHUSS, hors mis le scanner et la radiologie qui sont en panne,  les prestations gratuites  sont effectives dans tous les services », nous fais savoir le syndicaliste.   En rappel, face à la « souffrance » que connait le protocole d’accord signé avec le gouvernement le 13 mars 2017, dans mise en œuvre SYNTSHA a entamé une série d’actions, du 07 juin au 1er septembre prochain, avec la possibilité de « reconduction tacite ». Les travailleurs vont s’abstenir de fournir les rapports statistiques, de faire les missions, et de faire payer les prestations aux usagers des services de la santé.

Alpha Sékou BARRY

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