Zone de confluence Mouhoun-Sourou
Les bonnes pratiques de la transhumance recommandées
Le projet EBA-FEM a organisé, le 5 juillet 2019 à Nouna, un atelier sur les bonnes pratiques de la transhumance dans la zone de confluence Mouhoun-Sourou. La rencontre avait pour objectif de trouver des pistes de solutions consensuelles pour la durabilité des actions de protection des berges du fleuve Mouhoun en proie aux effets néfastes de la transhumance.
Dans la province de la Kossi on constate depuis quelques années une installation anarchique de populations dans la bande de servitude des principaux cours d’eau, plus précisément dans les bassins hydrographiques du Sourou et du Mouhoun. La plupart des occupants du corridor forestier de la Boucle du Mouhoun sont les agriculteurs et les transhumants venus de l’intérieur du pays et ceux des pays voisins à la recherche de ressources fourragères et hydriques et ce, en dépit de l’existence de textes législatifs règlementaires.
Cette pression exercée sur les ressources naturelles à pour conséquences la dégradation des berges, l’ensablement des cours et plans d’eau, la destruction des forêts et des écosystèmes aquatiques entrainant un déséquilibre naturel du milieu physique de la zone. Depuis 2016, le Projet Adaptation basée sur les écosystèmes (EBA-FEM) soutenu par le gouvernement du Burkina Faso et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à travers le Fond pour l’environnement mondial (FEM) tente de soustraire les berges de ces formes d’exploitation.
Ce faisant, des actions de sensibilisations, de formations, de délimitations des bandes de servitude et de re-végétation des berges y sont entreprises à travers la mise œuvre du projet. Malheureusement, ces efforts, jusque là confrontés aux mouvements croissant des transhumants, restent sans résultats satisfaisants sur le terrain.
L’atelier organisé le 5 juillet à Nouna avait la lourde tâche de réunir les différentes parties prenantes afin de trouver des solutions pour la durabilité des actions du projet dans la confluence. Des présentations portant sur le projet EBA-FEM et les actions entreprises pour la protection des berges, les bonnes pratiques de la transhumance et la règlementation en vigueur ainsi que les bonnes pratiques de protection des berges ont servi de moyens pour mettre les parties prenantes devant leurs responsabilités.
Les échanges engagés à cet effet ont amené les participants à formuler des propositions de solutions en règles de conduites applicables à tous pour la réussite des actions de protection des berges au niveau de la confluence Mouhoun-Sourou. Le respect des bonnes conduites recommandées devra permettre à terme d’adapter les moyens de subsistance dépendant des ressources naturelles aux risques induits par le climat dans les paysages du corridor forestier de la boucle du Mouhoun.
Il s’agira en fin de réduire la vulnérabilité des communautés locales aux risques additionnels posés par les changements climatiques et de renforcer leur résilience en mettant l’accent sur les secteurs de la gestion des ressources naturelles dans le corridor forestier de la région, a précisé le chef d’antenne par intérim du projet EBA-FEM/BMH, Mme Minata Sirima. Se félicitant des conclusions de la rencontre, le haut-commissaire de la Kossi, Saïdou Zoromé a invité les parties prenantes au respect des engagements pris à l’issue de la rencontre. C’est la conjugaison de tous les efforts au tour des actions du projet qui pourrait permettre de sauver le corridor forestier de la Boucle du Mouhoun considéré jusque-là comme l’une des fiertés de la région et du pays entier, a fait comprendre le haut commissaire.
Daouda Konaté
AIB/Nouna
