Grossesses en milieu scolaire au Noumbiel
Un cadre de dialogue pour bouter le phénomène
La direction provinciale de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Noumbiel a tenu un cadre de dialogue sur les grossesses en milieu scolaire, le vendredi 7 juin 2019 à Batié. L’événement a regroupé les conseillers municipaux, les autorités administratives, coutumières et religieuses.
C’est par une prestation théâtrale de la troupe « Da Maar » que le décor du dialogue social sur les grossesses en milieu en scolaire a été planté dans la matinée du vendredi 7 juin 2019 à Batié. Pour l’occasion une communication sur la question a été animée par le directeur provincial en charge de la femme du Noumbiel, Atcho Albert Somé. Selon le communicateur, le phénomène des grossesses en milieu scolaire est particulier car, il affecte le système éducatif. Entre 2009 et 2017, la province du Noumbiel a enregistré 329 cas, selon les statistiques de la direction régionale de l’éducation post-primaire et secondaire du Sud-Ouest. Pour l’année scolaire 2018-2019, la commune de Batié a enregistré 48 cas. Il a aussi fait ressortir les facteurs favorisant les grossesses en milieu scolaire.
A ce sujet le communicateur a pointé du doigt la pauvreté des familles, la recherche du gain facile, le développement des activités de l’orpaillage, le manque d’informations et de l’éducation sexuelle. Il ajoute que les conséquences de ces grossesses sont : l’absentéisme, la baisse du rendement scolaire, les avortements, les abandons d’enfants et l’exclusion sociale. Pour combattre les grossesses en milieu scolaire Albert Somé propose d’intensifier les sensibilisations sur la pratique de l’abstinence, ou l’utilisation des méthodes contraceptives. Il a aussi suggéré que les parents doivent assumer leur responsabilité dans les familles et évoquer la question de la sexualité avec leurs enfants. Par ailleurs, la rencontre a permis la présentation de quelques instruments juridiques de protection des enfants. A ce titre, il s’est agi de la Constitution burkinabè du 11 juin 1991, le Code des personnes et de la famille, la Convention relative aux droits des enfants (CDE) et la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants (CADBE). L’assistance a apprécié ce cadre d’échange car ce thème est d’actualité dans la province. Pour le conseiller municipal Isidore Dah le nombre de plus en plus croissant de grossesses dans les établissements scolaires est dû à la démission des parents de l’éducation de leurs enfants. Il appelle les parents à l’engagement ferme dans l’éducation des enfants. Par ailleurs, il préconise des sanctions à l’encontre des auteurs de ces grossesses dans certains cas. La cérémonie a été présidée par le secrétaire général de la province du Noumbiel, Mathieu Tingueri. Pour sa part, il a salué l’ONG Plan international Burkina Faso en faveur de la protection des enfants. En plus, il a exhorté les participants à être des relais de la lutte contre les grossesses en milieu scolaire dans leurs villages et secteurs respectifs.
Aboubacar OUEDRAOGO
AIB-Batié