Campagne humide 2019-2020

Les premiers grains semés à Tiéfora, dans les Cascades

La campagne agricole de saison humide 2019-2020 a été lancée, le samedi 25 mai 2019, dans la commune rurale de Tiéfora, dans la province de la Comoé. Cette année, le thème choisi pour l’évènement est : « Quel modèle d’exploitation agricole pour une transformation structurelle et une résilience du secteur agricole ».

La campagne agricole de saison humide a officiellement débuté. La cérémonie de lancement a eu lieu dans la matinée du samedi 25 mai 2019, à Labola Koumoussanra, un village de la commune rurale de Tiéfora, elle-même située dans la province de la Comoé. C’est par une séance symbolique de semi mécanisé, que  le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo, à bord d’un tracteur, a mis en terre les « premiers » grains de cette saison. Le ministre a d’entrée souligné que la campagne écoulée a donné des résultats satisfaisants. Une production totale de 5 180 702 tonnes a été enregistrée. Ce résultat, aux dires du chef du département de l’agriculture, présente une hausse de 27 %  comparativement à la campagne 2017-2018 et 16% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.  Pour Salifou Ouédraogo, ces résultats ont été atteints grâce, certes aux efforts collectifs des acteurs et à une bonne pluviométrie, mais surtout par l’accompagnement de l’Etat. A l’en croire, malgré les résultats satisfaisants sus cités, il y a de quoi regretter sur le plan de la sécurité alimentaire.   « Plus de 668 000 personnes sont en situation de crise alimentaire et plus de 25 000 en situation d’urgence alimentaire » a-t-il déploré.  Et d’ajouter que l’insécurité y est pour quelque chose dans cette situation. Salifou Ouédraogo a néanmoins rassuré qu’un plan de riposte a été mis en place par le gouvernement et devrait coûter autour de 31 milliards de FCFA. Le thème retenu pour la circonstance est « Quel modèle d’exploitation pour une transformation structurelle et une résilience du secteur agricole ». Ce thème, à écouter le ministre Ouédraogo, est d’actualité et incite à un changement « structurel et salvateur » du secteur agricole. Mais pour y arriver l’adhésion de tous les acteurs s’avère nécessaire.

Une campagne plaine d’ambitions

La campagne humide 2019-2020 se veut ambitieuse, du moins à se fier aux prévisions du département de l’agriculture.  5,8 millions de tonnes de céréales, 1 700 462 tonnes de cultures de rente, et 986 946 tonnes pour ce qui est des autres cultures vivrières, sont attendues. Salifou Ouédraogo a affirmé que le gouvernement se donnera les moyens nécessaires afin d’atteindre les résultats  visés. D’ores et déjà, il est prévu de mettre à la disposition des producteurs, à prix subventionné, 33 500 tonnes d’engrais, 4 300 tonnes de semences améliorées, 119 000 litres de pesticides, 125 tracteurs équipés, 143 motoculteurs, pour ne citer que cela. A ces mesures s’ajouteront les aménagements de 3 480 hectares (ha) de bas-fonds, 1220 ha de périmètres irrigués et 465 ha de périmètres maraichers. Le président de la chambre nationale d’agriculture du Burkina Faso, Moussa Koné a reconnu et salué les nombreuses actions entreprises par la partie gouvernementale pour assurer le développement du secteur agricole.

Il en veut pour preuve l’adoption au cours du mois d’avril 2019, du décret sur l’opérationnalisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique. Ce décret, a-t-il dit,  permet à l’exploitant agricole d’avoir un statut et par conséquent une carte professionnelle d’agriculteur. Il a aussi souligné de nombreuses contraintes qui minent le secteur. Il a cité les difficultés liées à la maîtrise de l’eau d’irrigation, à l’accès aux intrants et équipements agricoles, et  l’insuffisance de la mise en œuvre « de la loi 034 » sur le foncier rural. « Si ces contraintes sont levées, le secteur agricole connaitra de performance meilleure » a-t-il laissé entendre. Moussa Koné a par ailleurs plaidé pour un renforcement de la lutte contre les nuisibles. Pour finir il a fait une mention spéciale au Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA) qui tire vers sa fin. Ce projet a à son actif l’aménagement de plus de 10 000 ha de bas-fonds, plus 800 000 bénéficiaires.

Alpha Sékou BARRY

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