Burkina-Santé-Enquête

Ouagadougou : 86 cas d’avortements clandestins enregistrés en six mois dans sept centres de santé

Ouagadougou, 03 avril 2019 (AIB)-86 cas d’avortements clandestins ont été enregistrés entre mai et octobre 2018, dans sept centres de santé de Ouagadougou, principalement au niveau des sans-emplois et des étudiantes, a-t-on appris mardi.

96 cas de grossesses non désirées, 86 cas d’avortements provoqués clandestins, deux cas de viol et trois cas de décès ont été recensés dans sept formations sanitaires de Ouagadougou entre mai et octobre 2018.

Ces chiffres sont le fruit d’une enquête de l’Association burkinabè des sages-femmes et maïeuticiens (ABSF/M), rendus publics hier mardi, lors d’un atelier sur la santé sexuelle de la reproduction (SSR), organisé par l’Association des Journalistes et communicateurs en population et développement (AJC-PD) et Médecins du Monde France.

Selon le point focal de l’ABSF/M Jean Luc Hervé Bamouni, durant la période de l’enquête ; 82, 29% des patientes qui se sont présentées dans les sept centres après des avortements clandestins, étaient des sans-emplois tandis que 51,04% étaient des étudiantes.

M. Bamouni a précisé que 16,12% des enquêtées étaient mariées, 11,82 % vivaient en concubinage et 70,83% étaient des célibataires.

L’âge des enquêtées se situe entre 14 et 41 ans, soit une moyenne de 16 ans.

La peur des parents (48,87%), la précarité financière (20,93%), la non reconnaissance de la grossesse (16,27 %), l’infidélité (08,13%), l’âge très jeune du dernier enfant (03,48%) et le viol (02,32%), sont les raisons avancées par les patientes pour mettre fin clandestinement à leurs grossesses.

Selon Jean Luc Hervé Bamouni, 56,97% des patientes ont réalisé elles-mêmes les avortements contre 22,09% réalisés par des tradipraticiens.

A en croire le maïeuticien, 28,12% des enquêtés ont seulement utilisé une fois une méthode contraceptive, tandis que 35, 41% se sont abstenues à cause des préjugés, de l’ignorance (21,87%), de la croyance religieuse (11,45%) et des parents (3,12%).

Dr Sibraogo Tiemtoré qui a intervenu plus tôt, a indiqué que la prévalence contraceptive en 2015 était de 22% contre une fécondité de 5,4 enfants par femme.

Le Burkina Faso enregistre également une moyenne annuelle d’avortement de 100 mille cas, en majorité dans les campagnes, a-t-il ajouté.

D’après lui, les complications d’avortement ont été en 2010, la cause de 13% des décès maternels au Burkina Faso.

Dr Tiemtoré a affirmé que seules 6,3% des formations sanitaires burkinabè disposent d’un plan, en cas d’avortement thérapeutique.

La juriste Cécile Thiombiano/Yougbaré qui a fait l’état des lieux des droits en SSR au Burkina Faso, a noté que certains traités adoptés par le Burkina Faso au niveau international, ne sont pas pleinement appliqués, comme le protocole de Maputo.

Elle a indiqué que le nouveau code pénal allège quelque part, l’accès à l’avortement thérapeutique mais que des préoccupations demeurent.

Le journaliste Boureima Sanga a partagé avec ses collègues des techniques du journalisme ‘’à visage humain’’, afin de sensibiliser les acteurs sur les avantages de la politique SSR.
Agence d’Information du Burkina
ata/lk/ad/ak

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