Est

Gnagna

Abandon de l’excision et le mariage d’enfants

150 villages s’engagent publiquement

Bogandé, (AIB) – Une cérémonie de déclaration publique d’abandon de la pratique de l’excision et du mariage d’enfants dans la Gnagna, a été organisée le mardi 26 mars 2019 à Bogandé. Au cours de cette journée organisée par l’ONG Mwangaza Action, avec le soutien financier de l’UNICEF et présidée par le haut-commissaire de la province de la Gnagna, Laurent Bado, 150 villages issus des communes de Coalla, Manni, Thion et Bogandé se sont engagés publiquement à abandonner ces pratiques dans leurs localités respectives. 

« Nous populations des 37 villages de la commune de Bogandé, reconnaissant avoir hérité de nos ancêtres la pratique de l’excision et le mariage d’enfants. Grâce aux actions de communications menées par Mwangaza Action, aujourd’hui nous prenons l’engagement de ne plus exciser nos filles et laisser nos enfants atteindre au moins 18 ans avant de se marier. Nous ne voulons du mariage d’enfants, nous ne voulons de l’excision’’, a déclaré  lors de la cérémonie, le représentant des communautés de la commune de Bogandé, Dimanchi Guibougou.

Ce sont 150 villages qui ont déclaré publiquement abandonner la pratique de l’excision et du mariage d’enfants dans leurs localités respectives. Elles l’ont fait savoir en présence des autorités administratives, des élus locaux, des leaders coutumiers et religieux et de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sorties pour la circonstance.

La cérémonie a été ponctuée d’allocutions, de séances d’engagements solennels des communautés, des femmes et des enfants, de remises symboliques d’actes de naissance, de registres aux imams et d’un tableau symbolisant l’engagement des communautés à abandonner l’excision et le mariage d’enfants au Haut-commissaire de la Gnagna. Pour la chargée de programme de l’ONG Mwangaza Action, Brigitte Yaméogo, la mise en œuvre du projet dénommé ‘’Consensus communautaire pour mettre fin au mariage d’enfants, à l’excision et aux violences faites aux enfants, dans la région de l’Est et du Sahel’’, d’une durée de douze mois, a abouti à un changement de comportement des populations vis à vis de l’excision et du mariage d’enfants.

Entre autres activités menées, figurent des campagnes de communication pour le changement social et de comportement au niveau communautaire, la tenue régulière de sessions de dialogue communautaire avec les décideurs coutumiers et religieux et la mise en place et l’animation des clubs d’adolescents et d’adolescentes sur diverses thématiques.

Le maire de la commune urbaine de Bogandé, Max Adolphe Lankoandé, a félicité l’ONG Mwangaza Action et le partenaire financier UNICEF pour les résultats engrangés ainsi que les communautés pour leur engagement à abandonner l’excision et le mariage d’enfants. Pour lui, la lutte contre ses pratiques requiert l’engagement de toutes les parties. Ainsi, le maire de Bogandé a encouragé l’ensemble des acteurs à maintenir haut le flambeau de la lutte contre la pratique de l’excision et du mariage d’enfants. La cérémonie a été l’occasion pour les 150 villages de définir publiquement des normes sociales positives afin de contribuer à accélérer l’abandon du mariage d’enfants et de l’excision.

‘’Vous êtes des sentinelles pour veiller à ce que ces pratiques prennent réellement fin au sien de vos communautés’’, a déclaré  le représentant de l’UNICEF Karim Sankara, invitant les populations à signaler toute tentative de pratique de l’excision et ou du mariage d’enfants. Il a réitéré la disponibilité de l’UNICEF à accompagner le gouvernement burkinabé ainsi que la société civile dans leurs efforts commun pour la protection de l’enfant au Burkina Faso.  Dans le souci de pérenniser les acquis, des cellules de veille et de protection de l’enfant ont été mise en place dans tous les villages bénéficiaires du programme.

Saisissant l’occasion, le Haut-commissaire de la Gnagna, Laurent Bado a exhorté tous les habitants des villages engagés à maintenir le cap afin de réaliser dans un avenir proche, la tolérance zéro. «Les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants sont une violation flagrante des droits des enfants et des femmes » a martelé Laurent Bado d’où son appel aux populations à ne jamais baisser les bras dans la lutte contre ses pratiques. Dans le cadre du projet, 1500 enfants ont bénéficié de l’établissement de leurs actes de naissance et  des registres pour l’enregistrement des mariages dans les mosquées ont été mis à la disposition des imams.

Oyé Ardjima Yempabou TINDANO

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