Pires formes de travail des enfants

 30  acteurs « s’arment » contre le phénomène à Houndé

La direction générale de la défense des droits humains en collaboration avec la direction régionale des droits humains et de la promotion civique des Hauts-Bassins a organisé, les 27 et 28 novembre 2018 à Houndé, une formation au profit de 30 acteurs de la province du Tuy. Les bénéficiaires interviennent dans la mise en œuvre de la feuille de route de prévention, de retrait et réinsertion des enfants issus des sites d’orpaillage et des carrières artisanales. L’objectif était de renforcer leurs capacités sur le nouveau dispositif juridique de protection des enfants contre les pires formes de travail des enfants et sur les mécanismes de résilience.

 

Le Burkina Faso a décidé  de  prendre  à  bras-le-corps  la question  des pires formes de travail des enfants (PFTE). Il a ainsi adopté de nouveaux instruments juridiques de protection des enfants ainsi qu’une feuille de route de prévention, de retrait et de réinsertion des enfants issus des sites d’orpaillage et les carrières artisanales. 30 acteurs intervenant dans la mise en œuvre de ladite feuille de route dans la province du Tuy, ont été formés, les 27 et 28 novembre 2018 à Houndé, par la direction générale de la défense des droits humains en collaboration avec la direction régionale des droits humains et de la promotion civique des Hauts-Bassins.

La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général de la province, Tasséré Nacoulma, représentant la haut-commissaire. A l’entendre, cette formation a pour objectif de renforcer les capacités des participants sur les nouvelles mesures de protection de l’enfant afin de contribuer « efficacement » à la lutte contre les PFTE  sur les sites d’orpaillage et les carrières artisanales. Cette activité, a-t-il dit, va contribuer au renforcement des mesures de protection des enfants contre toutes les formes d’exploitation auxquelles ils peuvent être exposés.

Au cours des 48 heures, quatre communications ont été données. La première, relative au cadre juridique international de protection de l’enfant, a été présentée par le directeur général de la défense des droits humains, Jean de Dieu Bambara.  Dans son exposé, il a évoqué les instruments spécifiques de protection des droits de l’enfant au niveau international. Au nombre de ces instruments, il a cité  la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la convention sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants et  la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT)  sur le travail de nuit des enfants.

Dans la deuxième présentation, il s’est agi pour Habibou Savadogo/Ouédraogo, conseillère en droits humains, d’épiloguer sur le cadre juridique national de protection de l’enfant contre les PFTE.  A ce niveau, Mme Savadogo a mis un accent sur les nouvelles dispositions adoptées dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’Examen périodique universel (EPU).  A l’en croire, la loi portant protection de l’enfant en conflit avec la loi ou en danger de 2014,  la loi portant code minier du Burkina Faso de 2015, la loi portant répression de la vente d’enfants, de la prostitution des enfants et de la pornographie mettant en scène des enfants (relue avec l’adoption de la loi portant Code pénal) sont, entre autres, les textes adoptés dans le cadre de la mise en œuvre de ces recommandations.

                                        13 secteurs  de travaux dangereux

La deuxième journée a permis aux formateurs et participants de parcourir le décret de 2016 portant détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants  d’une part et d’autre part,  les enjeux et défis de la mise en œuvre de la feuille de route. Ainsi, dans la troisième communication animée par le directeur régional des droits humains et de la promotion civique des Hauts-Bassins,  Adama Yéyé, il est ressorti que tel que défini dans le décret de 2016, un  travail  est dangereux pour un enfant, s’il l’expose ou  s’effectue dans des conditions difficiles ou encore s’il implique de manipuler ou porter de lourdes charges.

Selon  lui,  le décret  établit  13 secteurs de travaux  dangereux  parmi lesquels  celui   des mines, carrières  et sites d’orpaillage. Il a aussi fait savoir  que  dans  ce  secteur,  le décret interdit aux enfants de concasser, vanner et laver le minerai et de faire des travaux de coulées et d’extraction de minerai entre autres. Dans la dernière présentation, la directrice de la protection contre les violations des droits humains, Bernadette Kanazoé/Ilboudo, a fait savoir que les actions de la feuille de route sont la prévention,  le contrôle et la répression, le retrait et la réinsertion  des enfants et  le suivi post réinsertion. Il  résulte  aussi  de son exposé que les  défis  liés  à la lutte contre les PFTE sont « immenses » et  « divers ». Au titre des mécanismes de résilience, Mme Kanazoé, a rappelé les actions et les efforts que les différents acteurs peuvent apporter à l’enfant pour l’aider à réussir dans son milieu malgré les difficultés. Au terme des 2 jours de formation, les échanges ont permis  d’aboutir  à  des propositions de solutions. L’une des propositions étant l’implication du syndicat des orpailleurs dans la lutte contre le phénomène. Le directeur général de la défense des droits humains, Jean de Dieu Bambara, s’est dit satisfait. Quant au représentant du syndicat des orpailleurs, Djafar Badini,  il s’est engagé à informer et sensibiliser  ses collaborateurs  sur le terrain.

                                                      Babou Eric BAZIE

Aib/Tuy  

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