Thèse: La culture matérielle et immatérielle des Yarsé fait l’objet d’une thèse de doctorat à l’université Joseph-Ki-Zerbo
Ouagadougou, (AIB)-Le doctorant Saydou Yaméogo a soutenu, le mardi 28 octobre 2025, à l’université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou, une thèse de doctorat en études culturelles africaines, intitulée « Les emprunts culturels des Yarsé de Guigmtenga, Burkina Faso : biens matériels et dimensions immatérielles ».
Explorer les interactions culturelles entre les Yarsé et les Moosé, comprendre comment les échanges matériels et immatériels ont façonné la société burkinabè : tel a été le cœur du travail mené par Saydou Yaméogo, sous la direction de Honorine Saré/Maré, maître de conférences. Sa soutenance, qui s’est tenue à l’université Joseph-Ki-Zerbo, a mis en lumière une approche originale de la co-construction culturelle au sein du canton de Guigmtenga.
Dans sa thèse, le nouveau docteur s’est attaché à analyser les emprunts culturels observables dans les objets, les pratiques et les valeurs partagées entre les communautés yarga et moaga. L’islam, le commerce, l’habillement (le boubou), le doua en pays moaga… figurent, selon lui, parmi les emprunts de la culture yarga.
Selon l’impétrant, la culture yarga, bien que perçue comme issue d’un peuple « venu d’ailleurs », a profondément marqué la vie sociale du Moogho. « Depuis notre enfance, nous avons constaté que la communauté yarga participe activement aux activités socio-culturelles des Moosé de la région. Bien qu’elle soit considérée comme étrangère, elle joue un rôle essentiel, notamment auprès des Nanamsé. Cette étude vise à montrer que les Yarsé ont contribué à la construction de la culture moaga », a-t-il expliqué.
La recherche, compilée dans un document de 392 pages, met en évidence plusieurs champs d’interaction : la langue, les cérémonies festives, les pratiques religieuses et sociales. Ces éléments révèlent la profondeur des échanges culturels et la manière dont les deux communautés ont bâti un patrimoine commun.
Pour le Pr Alain Joseph Sissao, directeur de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS) et co-directeur de la thèse, cette étude apporte un éclairage nouveau sur le vivre-ensemble au Burkina Faso. « Cette thèse met en évidence le phénomène de co-construction entre Yarsé et Moosé. Il ne s’agit pas d’assimilation, mais d’un véritable brassage, d’une intégration réciproque et d’un partage qui ont favorisé la stabilité sociale », a-t-il souligné.
Saydou Yaméogo, professeur certifié de français au Lycée Marien-N’Gouabi de Ouagadougou, devient ainsi docteur en études culturelles africaines. Il a soutenu son travail en présence d’amis, de collègues et de membres de sa famille. Sa recherche contribue à une meilleure compréhension des dynamiques interculturelles dans les sociétés burkinabè et à la valorisation du patrimoine matériel et immatériel des peuples du Moogho.
À travers cette étude, Saydou Yaméogo rappelle que la richesse du Burkina Faso réside dans la diversité de ses identités culturelles et dans leur capacité à dialoguer. Son travail ouvre de nouvelles pistes pour penser la coexistence harmonieuse entre peuples et traditions au sein du Moogho.
Il est à noter que Guigmtenga est une localité située dans la province du Namentenga. Cette recherche a été couronnée par la mention très honorable avec les félicitations du jury, composé de six membres et présidé par le Pr Issa Daouda Abdoul Aziz de l’université Abdou-Moumouni de Niamey (Niger).
Agence d’information du Burkina
AM/ata




















