Burkina/Reforme du travail : Le gouvernement introduit plusieurs innovations majeures pour renforcer la protection des travailleurs
Ouagadougou, 27 nov. 2025(AIB)-Le Conseil des ministres de ce jeudi a adopté un projet de loi portant de profondes réformes dans le domaine du travail, avec pour objectif de mieux protéger les travailleurs et d’encadrer certaines pratiques jugées sources d’abus.
Le texte prévoit d’abord un encadrement renforcé des activités de placement et de travail temporaire.À qualification équivalente, les travailleurs placés ou temporaires devront désormais bénéficier de la même rémunération que ceux des entreprises utilisatrices occupant le même poste.
Par ailleurs, le texte précise que les employeurs ayant des intérêts directs ou indirects dans une entreprise de placement ou de travail temporaire ne pourront plus conclure de contrats de mise à disposition avec celle-ci.
Le projet de loi intègre également la prise en compte du harcèlement moral et redéfinit le harcèlement sexuel en milieu professionnel, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires plus efficaces contre les auteurs.
Pour limiter les abus liés à la succession de contrats précaires, le texte restreint le renouvellement et la conclusion des contrats à durée déterminée (CDD) avec un même travailleur. Il harmonise aussi la durée maximale du CDD à deux ans, aussi bien pour les travailleurs nationaux que non nationaux, mettant fin à une discrimination jusque-là défavorable aux travailleurs locaux.
S’agissant des travailleurs non nationaux non résidents, le projet instaure l’obligation de renouveler tous les deux ans le visa afférent au contrat à durée indéterminée, afin de renforcer le contrôle du recours à l’expertise étrangère.
Le texte requalifie en outre la force majeure comme motif de mise en chômage technique et non plus comme cause automatique de suspension sans solde du contrat de travail.
Il relève par ailleurs le montant des dommages-intérêts dus au travailleur en cas de licenciement abusif, qui passe de 18 à 24 mois de salaire, dans le but de dissuader les licenciements non justifiés.
Enfin, la durée du repos pour allaitement accordée aux salariées est portée de 14 à 15 mois, pour l’harmoniser avec celle appliquée aux femmes fonctionnaires.
Agence d’information du Burkina
BAK/ata



